Violences post-électorales en Tanzanie: les Kényans inquiets pour la sécurité de leurs compatriotes installés dans le pays

Dans un communiqué publié ce lundi 10 novembre, Amnesty international dénonce des violences à l’encontre des Kényans installés en Tanzanie depuis que la présidente du pays, Samia Suluhu Hassan, récemment réélue, a blâmé les étrangers pour les violences électorales qui ont éclaté le 29 octobre.
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Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix
Capuche sur la tête, dos à la caméra, un jeune Kényan se confie à Hussein Khalid, de l’ONG Vocal Africa, et raconte son histoire.
Arrivé le 20 octobre dernier en Tanzanie avec un visa de trois mois, celui-ci décide d’écourter son séjour dans le pays en raison des violences qui s’y déclenchent neuf jours plus tard, à l’occasion des élections législatives et présidentielle.
Mais sur la route du retour, le jeune homme est contrôlé par des policiers en civil. Emmené dans une voiture, la tête cagoulée, il se retrouve dans un poste de police. « C’est là que les coups ont commencé. Ils étaient ravis d’avoir affaire à un étranger », témoigne-t-il.
Alors que dans son communiqué, Amnesty international dénonce l’assassinat d’un enseignant et l’enlèvement d’un homme d’affaires kényan toujours détenu au secret, le syndicat kényan des enseignants du primaire a lui demandé ce week-end le rapatriement immédiat de 150 instituteurs « pris en otage en Tanzanie ».
Si, face à cette situation, le ministre kényan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, s’est entretenu avec son homologue tanzanien en fin de semaine dernière, pour Walid Sketty, de Vocal Africa, cette initiative ne suffit pas. « Il faut revoir toutes nos relations diplomatiques [avec Dodoma] », affirme-t-il ainsi.
D’après le ministère des Affaires étrangères du Kenya, quelque 250 000 Kényans vivent actuellement en Tanzanie.
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