Tunisie: Pollution à Gabès – Un problème récurrent sous haute surveillance présidentielle

Le comité gouvernemental chargé d’évaluer la situation a bouclé sa mission après avoir recueilli les témoignages des habitants et des acteurs de la société civile. Le rapport final, une fois transmis au Président Kaïs Saïed, devrait permettre de prendre des mesures rapides face à cette crise.

Les habitants de Gabès continuent de tirer la sonnette d’alarme face à une pollution devenue insoutenable. Un grand nombre d’entre eux ont manifesté mercredi pour réclamer «le démantèlement des unités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT)», tandis que le Président de la République suit de très près l’évolution de la situation et oeuvre à trouver une solution durable.

Une équipe conjointe enquête sur place

La région de Gabès, considérée comme un important pôle industriel du sud tunisien, connaît depuis plusieurs années des difficultés liées aux émissions du Groupe chimique tunisien (GCT). Mercredi 15 octobre, plusieurs centaines de citoyens ont pris part à une marche de contestation pacifique.


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Une mobilisation qui témoigne de la persistance des préoccupations environnementales dans la région. Cette action intervient à la suite de récents cas d’asphyxie et d’intoxication enregistrés à Ghannouch et Chott Essalem. Selon des sources locales, plusieurs personnes, dont des élèves, ont été prises en charge par les services de la Protection civile après l’apparition de malaises attribués aux émanations industrielles.

Conscient de la gravité de la situation, le Président de la République, Kaïs Saïed suit personnellement ce dossier. Il veille à ce qu’une solution idoine, respectueuse à la fois de l’environnement et des équilibres économiques de la région, soit trouvée dans les plus brefs délais.

A cet effet, le Chef de l’Etat a reçu, samedi 11 octobre, au palais de Carthage, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, ainsi que le ministre de l’Environnement, Habib Abid. Il a donné ses instructions pour l’envoi immédiat d’une équipe conjointe des deux ministères concernés à l’usine d’acide phosphorique du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès, afin d’y effectuer les interventions nécessaires dans les plus brefs délais.

Le Président Saïed a réaffirmé qu’il suit personnellement la situation sur le terrain, évoquant plusieurs irrégularités constatées, notamment en matière de maintenance, d’exploitation et de contrôle technique des équipements. Il a déploré le non-respect des échéances d’expertise fixées par les spécialistes agréés, ce qui a favorisé la survenue des récentes fuites de gaz.

Insistant sur l’urgence d’une approche globale, le Chef de l’État a appelé à l’élaboration rapide d’un plan stratégique à même de mettre définitivement fin aux catastrophes environnementales qui affectent la région. Ce plan, a-t-il précisé, devrait s’inspirer de l’initiative élaborée il y a plus d’une décennie par les jeunes de Gabès. Face à la gravité de la situation, Kaïs Saïed a souligné qu’aucune négligence ne sera tolérée, affirmant que toute défaillance ou tentative d’instrumentalisation, qu’elle soit interne ou externe, sera fermement sanctionnée.

Les mesures ne tarderont plus

L’équipe en question relevant des ministères de l’Industrie et de l’Environnement a déjà entamé depuis lundi 13 octobre 2025 une série d’opérations d’inspection au sein du complexe chimique de Gabès. Cette mission vise à évaluer l’état des unités de production et à identifier d’éventuels dysfonctionnements d’ordre technique ou environnemental.

Les choses s’accélèrent, et le député Thamer Mazhoud a annoncé dans une déclaration médiatique que le comité chargé d’évaluer le site a bouclé sa mission après avoir recueilli les témoignages des habitants et des acteurs de la société civile. Le rapport final, une fois transmis au Président Kaïs Saïed, devrait permettre de prendre des mesures rapides face à cette crise. La situation environnementale, qu’il a qualifiée de catastrophique à Gabès, ne date pas d’aujourd’hui, elle perdure depuis une cinquantaine d’années, a-t-il ajouté.

Ces mesures doivent désormais être rapides et durables pour rétablir un équilibre entre développement économique et protection de l’environnement. La pollution à Gabès, qui empoisonne depuis fort longtemps le quotidien de ses habitants, demeure l’un des dossiers environnementaux les plus sensibles du pays.

Il faut donc s’attendre à l’annonce de mesures concrètes et à un passage à l’action à la hauteur de la colère des habitants de Gabès. Inutile, par ailleurs, de tenter de manipuler l’opinion publique et d’instrumentaliser sa colère, surtout du côté de ceux qui, durant la décennie noire, n’ont rien entrepris comme mesures pour juguler cette crise.

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