Tunisie: l’avocat Ahmed Souab continue son opposition au gouvernement malgré son incarcération

En Tunisie, alors que la centrale syndicale Union générale tunisienne du travail (UGTT) monte le ton avec le gouvernement et prévoit une mobilisation le 21 août, l’avocat et opposant politique Ahmed Souab, exprime son soutien aux syndicalistes depuis sa cellule. Une façon de continuer le combat politique pour cet ancien juge, emprisonné depuis le mois d’avril sous le coup de la loi antiterroriste, après avoir critiqué le manque d’indépendance de la justice.
Publié le :
1 min Temps de lecture
Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise
Alors qu’il attend toujours son procès, Ahmed Souab, avocat connu pour son franc-parler, a fait passer un message par une lettre communiquée à son frère depuis sa cellule. Depuis sa détention à la prison de Mornaguia à Tunis, il conteste une circulaire gouvernementale publiée le 11 août qui impose la fin du détachement syndical de certains agents publics et ordonne leur reprise de poste.
Ce texte arrive dans un contexte de bras de fer entre la centrale syndicale l’UGTT et le gouvernement, après une manifestation agressive de militants hostiles à la centrale le 7 août dernier. Depuis, la crise entre ce syndicat historique et le gouvernement s’enlise, et la dernière circulaire a été vivement critiquée par la société civile et les syndicalistes.
L’avocat Ahmed Souab, connu pour fédérer une opposition assez divisée entre plusieurs tendances, a appelé ses collègues avocats à contester juridiquement le texte dans un contexte où plusieurs voix appellent à défendre la liberté syndicale. Il est l’une des seules voix dissidentes à encore s’exprimer. Avec d’autre avocats, l’UGTT et la société civile, ils représentent les seuls corps intermédiaires restants qui forment encore un contre-pouvoir en Tunisie actuellement.
Le sort de l’avocat préoccupe au-delà de la Tunisie. Des experts onusiens ont adressé une lettre aux autorités tunisiennes pour exprimer leur inquiétude sur la détention d’Ahmed Souab et le harcèlement judiciaire dont sont victimes d’autres avocats, selon le texte.