Tunisie: Incarcérée depuis plus d'un an et demi, l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a été libérée

Arrêtée en mai 2024 pour ses critiques contre le régime du président Kaïs Saïed, Sonia Dahmani a quitté la prison pour femmes de la Manouba, jeudi 27 novembre en milieu de journée. Aussi surprenante qu’inattendue, sa remise en liberté conditionnelle reste toutefois un cas rare en Tunisie où près d’une quarantaine d’opposants et de critiques du pouvoir sont toujours incarcérés.

Emprisonnée depuis plus d’un an et demi en Tunisie, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a été remise en liberté conditionnelle jeudi 27 novembre à la suite d’une ordonnance du ministère de la Justice prise à la demande du bâtonnier de l’ordre des avocats de Tunis.

Plusieurs demandes de libération la concernant ayant déjà été rejetées, cette nouvelle aussi surprenante qu’inattendue reste toutefois un cas rare dans le pays où près d’une quarantaine d’opposants et de critiques du pouvoir sont toujours incarcérés.


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« Je remercie mes avocats, les journalistes et tous ceux qui ont parlé de mon cas », a déclaré Sonia Dahmani à sa sortie de la prison pour femmes de la Manouba. Épuisée et émue aux larmes devant les cris de joie de ses proches, celle-ci a rapidement été interrompue par un coup de téléphone de sa fille qui n’a cessé de dénoncer la détention de sa mère dans les médias et sur les réseaux sociaux depuis l’étranger.

La libération de Sonia Dahmani est intervenue alors que le Parlement européen adoptait au même moment une résolution sur l’État de droit et sur la situation des droits de l’homme en Tunisie, condamnant fermement la répression qui sévit dans le pays et exhortant les 27 à la dénoncer.

Vague de solidarité et de soutien au sein de l’opposition tunisienne

Saluant la nouvelle dans un communiqué publié un peu plus tard, le député écologiste européen Mounir Satouri, qui préside la sous-commission des droits de l’homme du Parlement de Strasbourg, y rappelle cependant aussi que Sonia Dahmani reste soumise à une interdiction de s’exprimer dans les médias et de quitter le territoire tunisien. Appelant à l’abandon des charges qui pèsent encore contre elle, le texte insiste par ailleurs sur le fait que « l’externalisation de la politique migratoire de l’Europe ne peut pas primer sur le respect des droits humains » et ajoute : « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la répression systématique en Tunisie ».

Dans la soirée de jeudi, la remise en liberté de Sonia Dahmani a également donné lieu à une vague de solidarité et de réactions de soutien au sein de l’opposition tunisienne. Plusieurs photos la montrant émue, le visage souriant, notamment aux côtés de familles d’opposants qui ne cessent de dénoncer la détention arbitraire de leurs proches, ont notamment été publiées sur Facebook.

Alors que cinq humanitaires ont eux aussi été libérés lundi 24 novembre après avoir purgé l’essentiel de leur peine, la libération de Sonia Dahmani est, pour beaucoup, synonyme d’espoir et de soulagement, bien que la répression contre la société civile et l’opposition politique se poursuive en Tunisie. Plusieurs experts soulignent toutefois qu’il est encore trop tôt pour parler d’une quelconque ouverture dans le pays. La preuve ? Sonia Dahmani, qui totalise des condamnations à 4 ans et deux mois de prison dans le cadre de plusieurs affaires liées à ses déclarations contre le pouvoir, n’en a pas fini avec la justice puisqu’elle doit se présenter au tribunal pour une nouvelle audience dès ce vendredi 28 novembre…

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