Tunisie: Géopolitique du football – la Russie, l'entité sioniste et le « deux poids deux mesures » d'Infantino

Ces dernières semaines, la planète foot a vibré aux appels pour exclure l’entité sioniste de toues les compétitions sportives internationales à l’image de la double suspension infligée, fin février 2022, à la Russie par la Fifa et l’Uefa suite au début de l’«opération spéciale » des forces russes en Ukraine.
Et les initiatives qui vont dans ce sens sont multiples. De la Tribune, co-signée par une cinquantaine d’athlètes de haut niveau, avec le soutien de l’organisation « Nujum Sports », et publiée dimanche dernier sur le site indépendant « Athletes 4 Peace », à la lettre d’Amesty International adressée le 1er octobre au président de la Fifa, Gianni Infantino, et au président de l’Uefa, Aleksander Ceferin, les initiatives oeuvrant pour bannir la Fédération israélienne de football (IFA) et tous les athlètes sionistes des joutes continentales et internationales sont légion.
Même, le gouvernement espagnol, par le biais du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a brandi, le mardi 16 septembre, la menace de voir la « Roja » (surnom de la sélection espagnole de football) boycotter la Coupe du monde en 2026, en cas de qualification de l’entité sioniste au tournoi : un séisme pour les fans de l’opium des peuples, car il est difficile de retrouver la trace d’une telle décision de la part d’une grande nation du foot dans l’histoire du Mondial.
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Il est à rappeler que trois experts indépendants de l’Organisation des Nations unies ont demandé la semaine dernière à la Fifa comme à l’Uefa de suspendre «Les Bleu Blancs, faisant valoir le « génocide » à Gaza et estimant que « les instances sportives ne doivent pas fermer les yeux sur les graves violations des droits humains ».
Mais tout porte à croire que les « deux poids, deux mesures » ont aussi une place de choix dans la géopolitique footballistique.
En effet, le président italo-suisse de la Fifa a mis fin au suspense, hier, à son siège, à Zurich, en bottant en touche les appels pressants et insistants d’ONG et de trois fédérations européennes (espagnole, turque et norvégienne) à barrer la route de la sélection sioniste de football au Mondial USA 2026 et en suspendant les clubs de football sionistes des compétitions internationales.
Évoquant « la situation en cours à Gaza » en ouverture de la réunion à huis clos du conseil de l’instance, Infantino a estimé que « le pouvoir du football » était de « réunir les gens dans un monde divisé » en offrant « un message de paix et d’unité », selon un communiqué de l’organisation. « La Fifa ne peut pas résoudre les problèmes géopolitiques, mais elle peut et doit promouvoir le football à travers le monde en exploitant ses valeurs unificatrices, éducatives, culturelles et humanitaires », a insisté le patron du football mondial.
Cette position du « Big Boss » de la Fifa n’a rien de surprenant. Comme tout dirigeant d’une instance internationale, Gianni Infantino jongle entre lobbying et politique politicienne. Et à l’image de son attitude servile vis-à-vis du président russe Vladmiri Poutine, lors de l’octroi de l’organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie ainsi que ses éloges dithyrambiques à l’égard de l’émir Tamim ben Hamad Al Thani, dirigeant du Qatar (pays hôte de la Coupe du monde de football en 2022), Giovanni Vincenzo Infantino n’a tout simplement pas envie d’aller à l’encontre de Donald Trump, président du prochain pays organisateur de la Coupe du monde et fidèle allié de l’entité sioniste, pour ne pas dire son protecteur.
«C’est simple, la Fifa suit la politique de Trump, il n’y aura aucun écart à ce sujet», fait savoir un membre de l’Uefa.
Entre hypocrisie et partialité, le « double standard » et la politisation à multiples facettes de la Fédération internationale de football association (Fifa) montrent ô combien les enjeux politiques et les intérêts économiques (l’énorme manne financière que peuvent générer le marché américain et l’organisation d’une Coupe du monde au pays de l’Oncle Sam) priment sur les valeurs olympiques et l’éthique des sports.
Assurément, le génocide commis dans l’enclave palestinienne et le drame au quotidien d’environ 2,1 millions de Gazaouis écrasés par la machine de guerre sioniste n’ont pas la même valeur au yeux de la Fifa et de son dirigeant… que le sang versé en Ukraine. Une chose est sûre, toutes les nations ne sont pas logées à la même enseigne. Et drôle d’équité entre les peuples et les nations.



