Tunisie: En marge du triomphe d'Ahmed jaouadi – Prenons le train en marche, sinon…

L’information rapportant la situation dans laquelle s’est retrouvé notre jeune et double champion du monde Ahmed Jaouadi à son retour à Tunis a fait le tour de la Toile.

Ce scandale a été commenté de mille et une manières. Et malheureusement, tout ce beau monde avait raison. Personne n’a le droit de traiter un citoyen tunisien de cette manière.

Comme si c’était un prisonnier de droit commun, que l’on devait remettre à la police.Ou encore un illustre chanteur inconnu venu pour participer à un festival, qui aurait mobilisé des hauts responsables de bien des départements.

Où sont les responsables à tous les niveaux, qui auraient dû être là, pour accueillir un homme qui a fait pour son pays plus que mille spots télévisés ou affiches collées dans les métros, pour vanter la destination Tunisie, la valeur de sa jeunesse et surtout le niveau envié de cette natation tunisienne, autour de laquelle circulent des suppositions des plus fantastiques, aux plus étranges, qui vont des gènes aux aspects héréditaires de cette contrée.

Bien sûr, nous comprenons les réactions de ceux qui se sont sentis visés par ce que nous avions dénoncé dans une de nos dernières éditions.

Jaouadi, n’était l’intervention et la prise en main d’un groupe de Tunisiens résidant à l’étranger, aurait été perdu.

Le président du Comité national olympique tunisien, qui n’était pas présent à l’aéroport pour des raisons qui lui sont propres, l’a reconnu. Il a exprimé «la fierté de la famille sportive et olympique envers le champion du monde» et lui a réitéré les félicitations du Comité national olympique. Il a également salué son dévouement pour défendre les couleurs de la nation, ainsi que la bonne gestion de sa carrière.

Il a notamment souligné que M. Jaouadi a bénéficié d’un suivi scientifique avancé dans ses entraînements, «grâce à une équipe de compétences tunisiennes résidant à l’étranger», en plus de l’entraîneur de renommée mondiale, Philippe Lucas.

À cette occasion, il a tenu à rendre hommage à tous les membres de l’équipe qui ont accompagné Jaouadi dans les dernières étapes de sa préparation pour les championnats du monde. Il a valorisé leur engagement bénévole pour le bien de la nation et a souligné l’importance d’adopter «les sciences du sport dans la préparation des athlètes de haut niveau».

Cette approche est suivie par le comité depuis des années avec tous les athlètes d’élite ciblés dans le cadre de la cellule Olympic-Team, qui comprend «les meilleurs experts en préparation physique et mentale, en accompagnement social et en nutrition». Cette cellule ( ?!) reste ouverte à toutes les compétences nationales à l’étranger pour collaborer à la supervision adéquate des athlètes d’élite de haut niveau.

De quel comité s’agit-il ?

Là, il y a sans doute confusion. Nous ne savons pas si ce comité scientifique existe, ce serait tant mieux, mais les membres du comité qui ont pris en main Jaouadi, ceux qui l’ont encadré moralement, financièrement, juridiquement et techniquement, s’est formé après les informations recueillies mettant en exergue le risque de voir notre champion perdu.

Il comprend deux anciens nageurs internationaux et un éminent technicien de natation, en plus des autres membres qui ont offert spontanément leurs services et mis des moyens conséquents pour le tirer d’affaire d’abord, poursuivre sa préparation en toute quiétude ensuite.

Il ne faudrait pas qu’il y ait confusion. Nous pensons sincèrement que cela n’a rien à voir avec cette situation troublante.

Saupoudrage

Reste la «prime» offerte. A titre d’information et ce n’est une secret pour personne, nous prendrons l’exemple de nos amis français qui possèdent, comme nous, des champions du monde ou olympiques et chez lesquels évoluent un certains nombre de nos champions.

Les nageurs français, comme tous les athlètes français médaillés aux Jeux olympiques ou mondiaux, reçoivent des primes de la part de l’État pour leurs performances. Pour une médaille d’or, la prime est de 80 000 euros. Les médailles d’argent et de bronze sont récompensées respectivement par 40 000 et 20 000 euros. Ces primes sont également versées au staff des athlètes.

Ces primes sont applicables aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et sont soumises à l’impôt sur le revenu.

Exemple avec Léon Marchand :

Si Léon Marchand remporte quatre médailles d’or, il recevra une prime de 80 000 euros par médaille, soit un total de 320 000 euros. Il recevra également des primes pour les éventuelles médailles d’argent ou de bronze qu’il pourrait remporter. De plus, son staff recevra la même somme que lui, à se répartir entre les différents membres.

Primes supplémentaires :

Record du monde:

Il existe une prime supplémentaire pour les records du monde battus, comme celle de 30.000 dollars (environ 26.134 euros) pour le record du monde du 200m 4 nages battu par Léon Marchand lors des championnats du monde de natation de 2025.

Sponsors et retombées médiatiques

Les nageurs peuvent également percevoir des revenus supplémentaires grâce aux sponsors et aux droits à l’image, qui peuvent exploser après une performance exceptionnelle.

Confusion sur la «cumulabilité» des primes :

Il y a eu une certaine confusion concernant la «cumulabilité» des primes pour les athlètes ayant remporté plusieurs médailles. Selon le décret publié au Journal officiel( !), les primes ne sont pas cumulables, mais le ministère des Sports a précisé que cela concerne le personnel d’encadrement, et non les athlètes. Un sportif «multimédaillé» cumule donc bien autant de primes que de médailles».

C’est clair, n’est ce pas ? Ces décisions ont paru sur le Journal officiel et personne ne peut les mettre en doute ou y déroger.

C’est dire que ce qui a été alloué à Jaouadi (c’est à la discrétion du donateur) est louable mais….insignifiant par rapport aux primes accordées actuellement à ces grands champions dans le monde.

A l’occasion, un triste souvenir nous est revenu à l’esprit lorsqu’on a refusé de remettre une prime à Ons Jabeur «parce qu’elle gagne beaucoup d’argent ailleurs», en réponse à des explications.

Le problème du sport national

Il se situe à notre humble avis, sans vouloir engager une polémique qui ne servirait les intérêts de personne, au niveau de la lutte intestine à laquelle on n’a pas encore trouvé de solution. Celle qui oppose le Cnot au MJS. C’est un secret de Polichinelle et tout le monde sportif le sait. Et les gens sensés le regrettent.

Ils le regrettent, parce qu’il bloque tout. Comme l’affaire de la loi organique que le Président de la République a rappelée aux différentes parties prenantes. Et qui n’a pas encore vu le jour.

Pourquoi n’a-t-elle pas été promulguée ?

Parce que tous ceux qui occupent un poste dans les rouages du sport, à tous les niveaux, veulent le garder à vie.

Les jeunes ? Les idées novatrices ? La nécessaire adaptation de nos programmes au sport moderne? A la rivière !

Il n’y a qu’à voir les communiqués triomphalistes (ridicules) qui ont été publiés par les deux «concurrents» à l’occasion des Jeux scolaires africains, avec bien en vue l’un ou l’autre gestionnaire du sport national.

Parce que nous avons effectivement deux têtes qui ne cherchent qu’à démontrer qu’elles sont à la base de tous les succès. Alors que les défaites ou contre-performances, c’est la faute de «l’autre».

Et si ces deux parties s’unissaient pour l’intérêt du sport national en devenant alliées ?

Au vu de la situation qui règne, ce n’est pas pour demain.

En attendant, continuons à manger notre pain noir.

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