Tunisie: à Gabès, la population suffoque sous la pollution provenant du Groupe chimique tunisien

En Tunisie, à Gabès dans le sud du pays, dix nouveaux cas d’intoxication aux émanations de gaz provenant du Groupe chimique tunisien (GCT) ont provoqué la colère des habitants et des militants écologistes, vendredi 10 octobre. En septembre, une centaine de cas avaient été recensés, dont des lycéens victimes d’asphyxie et transportés aux urgences. La pollution de l’usine du GCT qui transforme le phosphate en engrais est un calvaire pour la ville qui dénonce depuis des années ses conséquences sur la santé des habitants.

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Avec notre correspondante en Tunisie, Lilia Blaise

La tension est montée d’un cran ce vendredi 10 octobre à Gabès. Alors que les militants écologistes du groupe Stop Pollution avaient déjà prévu de se mobiliser au cours du mois contre des cas d’intoxication au gaz répertoriés en septembre dernier, de nouveaux cas vendredi matin, ont attisé la colère des habitants.

Trois décennies

Le Groupe chimique tunisien, présent sur place depuis trois décennies transforme le phosphate en engrais. Le manque d’entretien de certaines infrastructures fait que les émanations de gaz, un mélange de souffre et d’ammoniac, qui sortent de l’usine asphyxient fréquemment la population habitant aux alentours. Le problème de la pollution est tel que le groupe devait être délocalisé ailleurs depuis 2017, selon une décision gouvernementale, elle n’a jamais été appliquée.

Un « assassinat écologique »

Alors ce vendredi, lorsque des lycéens ont eu des difficultés à respirer suite aux émanations de gaz, les membres du groupe Stop Pollution ont manifesté devant le groupe chimique et ont refusé de partir, à la nuit tombée. L’armée a été déployée sur place pour sécuriser les lieux mais la centrale syndicale UGTT menace d’une grève générale régionale. Début octobre, le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, avait reconnu publiquement « l’assassinat écologique » qui se déroule à Gabès selon ses mots. 

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