Togo : l’ex-ministre des Armées Margueritte Gnakadé arrêtée à Lomé

Essossimna Marguerite GNAKADE: appel à la reconstruction du Togo
Essossimna Marguerite GNAKADE: appel à la reconstruction du Togo

Le 17 septembre à Lomé, l’ancienne ministre des Armées Margueritte Gnakadé a été arrêtée à son domicile par les forces de sécurité. Première femme à avoir dirigé les Forces armées togolaises, elle s’était imposée ces derniers mois comme une opposante déclarée au régime. Son interpellation, sans communication officielle, provoque de vives réactions de l’opposition et de la société civile.

Dans un contexte de contestations sociales, cette affaire accentue la tension politique autour du pouvoir de Faure Gnassingbé.

Une arrestation au domicile de l’ex-ministre

Selon plusieurs témoins, la ruelle menant à son domicile a été bouclée par des unités de police avant que l’ex-ministre ne soit conduite à la direction centrale de la police judiciaire. Aucune communication officielle n’a été faite, mais des sources sécuritaires évoquent des accusations d’« incitation à la rébellion ».

De ministre à opposante déclarée

Margueritte Gnakadé avait marqué l’histoire en devenant, en 2020, la première femme à diriger les Armées togolaises. Écartée du gouvernement en 2022, elle s’est rapidement imposée comme une voix dissidente. Sur les réseaux sociaux, par vidéos et tribunes, elle a appelé à une « transition pacifique » et à la démission de Faure Gnassingbé, dont elle fut autrefois la belle-sœur.
 Son engagement s’est renforcé ces derniers mois. Il s’est traduit par son soutien au mouvement du 6-Juin et sa participation symbolique à des manifestations malgré l’encadrement serré des forces de l’ordre.

Un climat politique sous tension

Cette interpellation survient dans un contexte tendu. Le Togo a récemment connu des manifestations contre la hausse des prix et la révision constitutionnelle qui a permis au président Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de consolider son autorité. Fin juin, plusieurs jours de contestation avaient fait au moins sept morts selon des organisations de la société civile.
 L’arrestation de l’ex-ministre s’ajoute à une série de mesures visant des personnalités critiques. Pour l’opposition et les mouvements citoyens, il s’agit d’une stratégie pour museler les voix discordantes.

Vives réactions de l’opposition et de la société civile

Le front « Touche pas à ma Constitution », qui regroupe partis politiques et organisations citoyennes, a dénoncé une arrestation « sans mandat » et une démonstration de force. Le but selon le front d’intimider les opposants. Dans un communiqué, il accuse le pouvoir de « gouverner par la terreur ». Il appelle également à la libération immédiate de Margueritte Gnakadé.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close