Au Togo, cela fait bientôt deux mois que le ressortissant français Steeve Rouyar est en détention. Cet expert comptable de 44 ans est inculpé notamment d’atteinte à la sûreté de l’État, après avoir été arrêté lors des manifestations qui ont secoué le pays début juin et ayant fait au minimum sept morts, selon la société civile.
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Le 17 mai 2025, Steeve Rouyar apparaissait tout sourire au journal de la télévision Guadeloupe La1ère. Il y racontait avec joie son arrivée au Togo, pour ouvrir un cabinet d’expertise comptable. Une démarche professionnelle et personnelle pour celui qui souhaitait renouer avec ses racines africaines.
Cette chaine de télévision publique évoquera plus tard le passé militant de celui qui fut à deux reprises candidat malheureux aux élections législatives françaises, pour tenter de comprendre pourquoi.
Deux semaines après ce passage sur Guadeloupe La1ère, Steeve Rouyar était arrêté avec plusieurs dizaines d’autres personnes au cours d’une marche contre le pouvoir de Faure Gnassingbé. « Des manifestants ont été identifiés comme étant des étrangers, dont un Français établi au Togo depuis quelques mois », indiquait alors le procureur dans un communiqué.
Cinquante-six de ses codétenus ont depuis été libérés. Mais Steeve Rouyar est, lui, inculpé notamment d’atteinte à la sûreté de l’État.
Citoyen français, il reçoit une visite dans le cadre de la protection consulaire. Mais c’est trop peu pour son père, ainsi que pour quatre députés de la Guadeloupe, dont il est originaire. « La France considère-t-elle que Monsieur Rouyar est un prisonnier politique ou de droit commun ? », interrogent-ils dans une lettre adressée au ministre français des Affaires étrangères restée sans réponse.
