Togo : 54 civils tués par des jihadistes liés à Al-Qaïda depuis le début de l’année

Terroristes bis

Le gouvernement togolais brise enfin le silence : depuis janvier, quinze attaques menées par des jihadistes liés à Al-Qaïda ont fait 54 morts parmi les civils dans le nord du pays. Une reconnaissance tardive d’une menace croissante aux frontières du Sahel.

Pour la première fois depuis le début de l’année, le gouvernement togolais a officiellement reconnu l’ampleur des violences liées aux groupes jihadistes dans le nord du pays. Selon le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, un groupe affilié à Al-Qaïda a mené quinze attaques en territoire togolais, causant la mort d’au moins 54 civils et huit soldats. Cette déclaration, faite à l’agence Reuters, est révélatrice de la situation sécuritaire de plus en plus critique aux portes du Togo.

Le nord du pays en ligne de front

Depuis plusieurs mois, la région frontalière avec le Burkina Faso est la cible d’attaques récurrentes attribuées à Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), une branche d’Al-Qaïda active dans le Sahel. Malgré la présence de près de 8 000 soldats togolais déployés dans le nord, les incursions jihadistes continuent, faisant des victimes parmi les populations civiles, majoritairement rurales, souvent laissées sans protection suffisante.

La montée en puissance de ces groupes armés au Togo n’est pas un phénomène isolé. Elle s’inscrit dans une dynamique régionale entamée en 2012 avec la rébellion touarègue au Mali, détournée par des groupes jihadistes. Depuis, le fléau s’est propagé au Burkina Faso, au Niger, et désormais dans les pays côtiers, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo. Le nord togolais, peu peuplé et faiblement militarisé, est devenu une porte d’entrée idéale pour les incursions armées.

Un tournant géopolitique pour la région

Ce regain de violence intervient alors que plusieurs pays du Sahel, dirigés par des juntes militaires, se détournent de leurs anciens partenaires occidentaux, notamment la France. Cette recomposition des alliances crée un vide sécuritaire que les groupes jihadistes exploitent avec efficacité. Dans ce contexte, le Togo tente de jouer un rôle de médiateur, notamment entre la CEDEAO et la Confédération des États du Sahel, mais doit en parallèle faire face à ses propres défis sécuritaires.

Pour les populations du nord du Togo, la situation est alarmante. En plus des pertes humaines, les attaques entraînent des déplacements forcés, la perte des moyens de subsistance et la fermeture de services publics dans certaines localités. Si le gouvernement a promis de renforcer sa présence dans la région, la menace jihadiste demeure constante et imprévisible.

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