Tensions post-électorales au Cameroun: les acteurs économiques s’inquiètent des conséquences à Douala

Avec la crise postélectorale consécutive à la présidentielle du 12 octobre au Cameroun, la cité portuaire de Douala a connu des violences. De nombreux acteurs du secteur public comme du privé appellent à calmer le jeu, conscients du rôle moteur que joue cette ville dans la vie culturelle et économique du Cameroun. Elle représente l’essentiel du tissu industriel du pays.

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Avec notre envoyé spécial à Douala, Polycarpe Essomba

Douala abrite l’un des plus grands ports de la sous-région Afrique centrale, c’est aussi un grand centre culturel et d’innovations technologiques. Avec ses cinq kilomètres de quai sur les berges du fleuve Wouri, le port de Douala est comme la poule aux œufs d’or de l’économie camerounaise. Beaucoup ont cru l’infrastructure massive menacée avec l’éclatement des manifestations post-électorales.

« C’est carrément un sanctuaire le port de Douala. Sauf si c’est une force qui va largement au-delà des capacités civiles, c’est quasiment impossible d’accéder au port sans autorisation », rassure son directeur général Cyrus Ngo.

Si le port est un sanctuaire, son activité a assez peu été impactée depuis le 12 octobre, indique encore Cyrus Ngo : « Nous avons observé un ralentissement la semaine passée parce que vous savez, ceux qui opèrent au port habitent dans les quartiers. Les transports ont été perturbés, et bien évidemment cela a eu un impact sur les activités du port. Mais depuis vendredi dernier, tout se passe normalement. »

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Une colère qui oblige à une réponse rapide, selon des personnalités

Autre autorité de la ville à se préoccuper de la position centrale de Douala pour l’économie du pays, c’est Roger Mbassa Ndine, le maire de la ville. « Nous ne pouvons pas nous permettre de détruire cette ville, s’alarme-t-il. Le rôle de Douala est essentiel, c’est la capitale économique, c’est la mamelle nourricière de tout le pays et nous devons veiller à préserver cette mamelle nourricière. Pour construire le pays demain, on ne peut détruire Douala. Si on détruit Douala, le Cameroun retombe en arrière sur plusieurs décennies. »

Les différentes personnalités des milieux d’affaires et du public l’affirment tous, néanmoins : la colère, dont la rue a été le terrain d’expression dans les rues de Douala depuis quelques jours, oblige à une réponse rapide et concrète à l’endroit des jeunes précisément. Cela afin de permettre à cette ville de continuer à jouer sa fonction pour le pays et la sous-région.

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