Tchad: les habitant craignent des inondations à N'Djamena

Au Tchad, on approche de la fin de la saison des pluies et cette année les précipitations à N’Djamena sont en baisse par rapport à l’année passée. Moins de dégâts, mais la capitale tchadienne entre dans une nouvelle phase : celle des risques d’inondations fluviales. Dans le 9ᵉ arrondissement de N’Djamena, l’un des plus pauvres de la capitale tchadienne, les habitants autour de la digue surveillent de près la montée des eaux des fleuves Chari et Logone. 

De notre correspondante à N’Djamena,

Il a fallu parcourir quelques kilomètres à moto sur la digue pour arriver au quartier Kabé, le quartier le plus exposé aux inondations du 9ᵉ arrondissement. Ici, quelques 8 000 personnes habitent entre le Logone et la digue.

« Chaque année, la zone est inondée. On est seulement dans l’eau. Quand ils ont fait les digues, l’eau va et vient. Mais cette année, on ne sait pas encore, raconte Kelly Nganda, une habitante de Kabé. J’ai peur même si l’eau de pluies n’est pas arrivée à nous. Je suis contente. Mais maintenant, j’attends l’eau salée. Est-ce qu’on va fuir ? On va rester ? Je ne sais pas encore. »

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Les habitants craignent la même catastrophe que l’année derrière

Vont-ils fuirent, vont-ils rester ? C’est la question que se pose, Acyl Fassou Toukouna porte-parole de l’association Agir qui vient en aide aux sinistrés dans le 9ᵉ arrondissement. Régulièrement, il vient vérifier le niveau de l’eau dans la digue.

« Le niveau d’eau est à 5,80 mètres et comparativement à l’année dernière, à la même date, nous étions à 6,11. Donc il y a une différence de plus d’un mètre. Donc pour le moment ça monte, mais pas avec une grande pression. Déjà, avec ce niveau, nous pensons que la menace n’est pas assez imminente, mais néanmoins, nous, nous restons encore sur nos gardes parce que ce n’est pas fini. »

Mais pour Mangué Zoubé Nedjou, militaire et habitant de Walia, le souvenir des inondations de l’année passée sont encore vifs. « Nous sommes exposés. L’année passée, ici, tout était inondé. L’année dernière, l’eau était arrivée jusque-là. Il y a la marque sur le mur de la maison. L’année passée, à cette heure-ci là, l’eau était pleine déjà. On a eu beaucoup de pertes matérielles. Les maisons sont cassées, les rues englouties, même les animaux. On a beaucoup perdu des chèvres, même les volailles, tout est parti. On a eu beaucoup de pertes. Il faut que l’État fasse les digues au bord du fleuve, sinon cette année, on aura le même problème. Donc la solution, il faut que l’État fasse la digue au bord du fleuve. Comme ça on sera épargné. »

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Les prochaines semaines vont être décisives. La décrue ne devrait pas avoir lieu avant novembre.

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