Tchad: Les espoirs d'une réforme

La question de la modification des Constitutions continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique. Les exemples sont légions dans de nombreux pays, avec à la clé, des dénonciations de certains qui croient toujours à la démocratie comme remède pour sortir le continent des difficultés et relancer son développement.
Le cas le plus récent, et qui fait le choux gras de la presse, est incontestablement la situation de la République du Tchad. En effet, le 15 septembre dernier, le Parlement de ce pays d’Afrique centrale a modifié la Constitution.
Cette révision allonge la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, sans limiter le renouvellement des mandats. Le texte a été voté à une écrasante majorité en faveur de cette modification constitutionnelle par 171 voix pour, une voix contre et aucune abstention. Toutefois, les députés membres du groupe parlementaire du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil), parti d’opposition, n’ont pas donné leur quitus, qualifiant ce vote de risque de dérive autoritaire. En signe de protestation, ils ont quitté l’hémicycle.
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S’il est vrai que le projet de révision était en vue, il visait seulement l’article 77 qui interdit au président de la République de diriger une formation politique. Pour ce que l’on sait, les principaux amendements introduits sont, entre autres, le mandat présidentiel qui passe du quinquennat au septennat, renouvelable, la création du poste de vice-Premier ministre, le passage à 6 ans du mandat des députés, le financement des campagnes électorales des partis politiques par l’Etat, la responsabilité renforcée des membres du gouvernement, désormais justiciables devant les juridictions de droit commun pour les crimes et délits économiques et financiers commis dans l’exercice de leurs fonctions et l’introduction d’une pause estivale pour le Président de la République et le Premier ministre.
Si le parti au pouvoir défend ces changements comme une modernisation institutionnelle nécessaire, il reste à espérer que cette modification de la Constitution aura des répercussions positives sur la gouvernance politique, administrative, écono- mique et financière du pays et par conséquent, sur l’amélioration des conditions de vie des Tchadiens. C’est dire que cette réforme de la Constitution porte en elle les espoirs de tout un peuple de sortir définitivement le pays de sa situation sécuritaire instable et des accusations de corruption et de détournements régulièrement portées contre des dignitaires du régime, afin de mettre Tchad sur les rails du développement durable.