Tchad: Le procès de l'ancien Premier ministre, Succès Masra, s'est ouvert à Ndjamena

Au Tchad, le procès de l’affaire de Mandakao a débuté mercredi 6 août à Ndjamena. L’ancien Premier ministre et président des Transformateurs, Succès Masra, ainsi que 74 inculpés de Mandakao, comparaissent devant la Cour criminelle délocalisée pour l’occasion à la Cour suprême. Succès Masra, en détention préventive depuis plus de deux mois, est inculpé pour « diffusion de messages de nature raciste et xénophobe », « assassinat », ou encore « association de malfaiteurs », en lien avec le conflit intercommunautaire sanglant de Mandakao de mai dernier.

Au Tchad, dès le matin du 6 août, un large dispositif de sécurité a été déployé autour de la Cour suprême, à Ndjamena. Des hommes armés ont rendu l’accès impossible à une audience pourtant annoncée publique. Les journalistes aussi ont été refoulés.

L’audience a débuté aux alentours de 9h, heure tchadienne. Les inculpés étaient présents pour cette première journée. Ils sont passés un à un à la barre devant une Cour suprême remplie de militaires et d’agents de sécurité, confie une source présente sur place.

Des avocats de Succès Masra étaient présents à l’audience, mais leur client, lui, n’était pas là. Il devrait être entendu ce jeudi 7 août pour le deuxième jour du procès. Ndjamena accuse l’ancien Premier ministre d’avoir initié les violences de Mandakao. Mais le président des Transformateurs nie les faits et accuse le gouvernement de vouloir lui nuire politiquement.

Pour cette première journée de procès, l’ensemble des accusés étaient attendus. Mais pour « des raisons pratiques » et « de manière informelle », la Cour a scindé les auditions sur plusieurs jours, explique une source présente sur place.

Près d’une quarantaine d’accusés ont été entendus jusque tard dans la soirée du 6 août. À la barre, aucun ne cite le Premier ministre ni ne reconnait les faits reprochés. Et la plupart affirment tout simplement ne pas connaitre le dossier Mandakao. Certain disent avoir été arrêtés alors qu’ils étaient invités à écouter un gouverneur venu dans la région au lendemain du massacre.

Par ailleurs, selon des sources proches de Succès Masra, ses avocats n’ont pas pu consulter l’ensemble des pièces du dossier, ils affirment que l’accès leur a été refusé par le parquet. Si Succès Masra est condamné à l’issue du procès, il ne pourra plus se présenter à la prochaine élection présidentielle en 2029.

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