Tanzanie: l'ONU dénonce une «intensification de la répression» après l'élection présidentielle

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dénonce une « intensification de la répression » en Tanzanie. Lors d’un point de presse ce vendredi, le porte-parole du Haut-Commissaire Volker Turk a estimé que les autorités avaient « intensifié » la répression contre les opposants. Il a enjoint le gouvernement à autoriser les manifestations pacifiques mardi à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
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« Cinq semaines après les élections, les autorités n’ont toujours pas dévoilé le nombre de personnes tuées et les circonstances de leur mort », déplore le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Jeudi, un groupe d’experts de l’ONU a estimé à « au moins 700 » le nombre de tués. La société civile locale parle de plus d’un millier.
Le Haut-Commissariat s’inquiète également de « disparitions forcées » et appelle à « la libération des personnes détenues arbitrairement ». Plus de 2 000 personnes sont actuellement sous les verrous, dont des dizaines arrêtées depuis la mi-novembre selon le communiqué, qui dénonce une « intensification de la répression ».
Interdiction de manifester
Par ailleurs, Seif Magango, porte-parole de Volker Turk, a demandé la levée de l’interdiction policière des manifestations à l’occasion de la fête de l’Indépendance, mardi. « Nous rappelons aux autorités leurs obligations à assurer les droits à la liberté d’expression, de regroupement et de rassemblement pacifique. Nous enjoignons les autorités d’instruire les forces de sécurité de mener leurs opérations de telle manière que les Tanzaniens puissent exercer leurs droits fondamentaux. Nous rappelons qu’elles ne doivent pas employer la force pour disperser des regroupements pacifiques, et faire tous les efforts pour faire tomber les tensions », a-t-il déclaré.
Le Haut-Commissariat souligne par ailleurs que certaines mesures comme les restrictions sur la vente de carburant et une plus grande surveillance des communications numériques « risquent d’exacerber les tensions » dans le pays.
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