Sénégal: Secteur extractif – Plus de 455 milliards de FCFA de revenus générés en 2024

Le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) a procédé hier , mardi 2 décembre au lancement officiel du 12e Rapport ITIE du Sénégal au titre de l’exercice 2024. Selon les résultats de ce rapport, la contribution totale du secteur extractif a atteint 455,99 milliards de FCFA en 2024. Un montant de 435,82 milliards de FCFA a été directement affecté au budget de l’État, contre 346,19 milliards en 2023.
En 2024, la contribution totale du secteur extractif a atteint 455,99 milliards de FCFA, doublant en moins de cinq ans. Un montant de 435,82 milliards de FCFA (718,77 millions USD) a été directement affecté au budget de l’État, contre 346,19 milliards en 2023. C’est ce qui ressort du rapport de conciliation pour l’année fiscale 2024 de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) rendu public hier, mardi 23 décembre.
Le rapport souligne que le secteur minier domine avec 369,68 milliards de FCFA (81,07 % des revenus). Celui des hydrocarbures, quant à lui, porté par les premiers flux de production, a enregistré une progression remarquable de 77,7 milliards de FCFA, contre 30,65 milliards en 2023. Toujours selon l’ITIE, le secteur extractif a représenté 4,9 % du produit intérieur brut (PIB), 11,9 % des recettes de l’État, 31,3 % des exportations et 0,7 % de l’emploi en 2024.
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L’un des enseignements les plus marquants du rapport 2024 demeure la montée en puissance des fournisseurs locaux, dont le volume de transactions s’élève à plus de 1 110 milliards de FCFA dépassant pour la première fois celui des fournisseurs étrangers (1 025 milliards de FCFA). « Cette évolution rassurante confirme la pertinence et l’impact des politiques de contenu local.
Je tiens, à cet égard, à saluer le Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL) pour le travail méthodique et constant mené au service de l’économie nationale », a relevé le président du comité national ITIE Thialy Faye. Toutefois, le rapport a souligné un certain nombre de manquements notamment l’absence d’alimentation du fonds de réhabilitation minière en 2023 et 2024. « Dans un contexte où les exigences environnementales et sociétales se renforcent, l’opérationnalisation de ce fonds est un impératif. Je voudrais saluer l’engagement du ministère de l’énergie, du pétrole et des mines, ainsi que la disponibilité des entreprises à avancer ensemble.
Leur sensibilité aux enjeux environnementaux constitue une opportunité majeure pour renforcer ce mécanisme indispensable à la durabilité de l’exploitation. Le CN-ITIE, pour sa part, se positionne comme un partenaire de confiance, prêt à faciliter les échanges et à lever les éventuels blocages », soutient-il. Gnagna Diassé Diène représentante des organisations de la société civile est revenu sur les défis à relever auprès des communautés.
Selon elle, malgré les chiffres annoncés, le secteur extractif peine toujours à tenir ses promesses pour les collectivités et les communautés qui sont impactées. « Il est encore désolant que le fonds de réhabilitation n’a reçu aucun franc. C’est dire que les dispositions prises pour assurer le bien-être des communautés minières et pétrolières n’ont pas encore connu l’issue attendue », a-t-elle déploré.
Elle demande aux acteurs de veiller à l’application stricte des lois et règlements et à la mise en œuvre effective des fonds de réhabilitation et de développement local. Mme Diène a également souligné la nécessité d’être très vigilent face aux risques liés aux exonérations fiscales , aux contrats déséquilibrés et aux externalités négatives de l’environnement.

