Une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) se tient lundi 4 août à Addis-Abeba, pour discuter de la levée de la suspension du Soudan en tant que membre de l’UA. Cet organe chargé des conflits et des questions de sécurité avait suspendu ce pays en octobre 2021 suite au coup d’État de l’armée contre le pouvoir civil. Depuis, le Soudan demande la réévaluation de sa situation, mais sans succès. Khartoum espère cette fois-ci obtenir gain de cause, surtout que les circonstances autour de ce dossier ont changé.
En février dernier, a eu lieu un nouveau Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA). Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf en a pris la tête, succédant au Tchadien Moussa Faki, avec un Algérien comme vice-président.
La position de ce Conseil et de son chef est complètement différente vis-à-vis du dossier soudanais. Une reconsidération du pays des deux Nil au sein de l’UA est donc possible, selon plusieurs observateurs. Dès son investiture, cette instance a annoncé vouloir élaborer un plan permettant en effet le retour du Soudan au sein de l’Union africaine.
Autre élément important et qui renforce la position de l’armée soudanaise : l’Algérie préside ce Conseil durant ce mois d’août. Or, Alger et Djibouti appuient tous deux la souveraineté du Soudan et les institutions « légales » de ce pays actuellement incarnées, pour elles, par l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan. Ce dernier est en guerre depuis le 15 avril 2023 avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti.
Suspendu depuis bientôt quatre ans
Fait indicateur, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a pris, ce 30 juillet, une position nette contre le gouvernement parallèle annoncé le 26 juillet dernier par les FSR. Le Conseil a appelé la communauté internationale et les pays membres à ne pas reconnaitre ce gouvernement parallèle. Cette décision a été saluée par le gouvernement soudanais et son premier ministre civil, récemment nommé.
S’ajoute à tout cela l’avancée considérable réalisée par l’armée sur le terrain. Les paramilitaires sont acculés aujourd’hui au Darfour (ouest) et au Kordofan (centre et sud), loin de la capitale, alors que la guerre est entrée dans un moment charnière. Un nouvel équilibre est installé.
Le Soudan qui n’a pas cessé de souligner la nécessité de retrouver sa « place légitime » au sein de l’organisation continentale semble avoir le vent en poupe, et espère tourner la page de cette tension avec l’UA.