Soudan: plus de 60 civils tués à el-Fasher en l'espace de seulement 24 heures

Deux attaques qui se sont produites dans la soirée du vendredi 10 et dans la matinée du samedi 11 octobre ont fait au moins 67 morts dans la capitale du Darfour-Nord. Imputées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti, elles ont pris pour cible le centre universitaire Dar al-Arqam qui accueillait plusieurs dizaines de familles de déplacés.
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Plus de 60 civils tués dans des attaques de drones ciblant des installations non militaires de la ville d’el-Fasher en l’espace de 24 heures : au Soudan, le week-end a été particulièrement meurtrier au Darfour, une région située dans l’ouest du pays.
La dernière en date s’est déroulée à l’aube du samedi 11 octobre, aux alentours de 5 heures du matin, quand deux rockets sont tombées à l’ouest d’el-Fasher, sur le centre universitaire Dar al-Arqam qui accueillait plusieurs dizaines de familles de déplacés. Bilan : au moins 37 morts, selon un membre d’une organisation d’aide locale qui précise que la veille au soir, 30 personnes avaient déjà été tuées dans une première attaque contre ce bâtiment.
Alors que la semaine dernière, c’est cette fois une mosquée qui avait été prise pour cible, l’offensive de ces derniers jours contre la capitale du Darfour-Nord est la plus violente depuis le début de la guerre. Imputées aux forces paramilitaires du général Hemedti qui assiègent el-Fasher depuis 18 mois pour tenter d’en prendre le contrôle, elle a permis aux Forces de soutien rapide (FSR) de prendre le contrôle de nombreux secteurs de la ville, repoussant l’armée dans ses derniers bastions.
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« Rendre la vie impossible aux habitants d’el-Fasher pour en prendre le contrôle »
Avant même les attaques qui se sont produites ce week-end à el-Fasher, le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a lui dénoncé dès vendredi les massacres perpétrés dans la région. Volker Türk s’est alors dit consterné par le mépris constant et flagrant des FSR pour la vie des civils, exhortant les pays voisins du Soudan à prendre des mesures urgentes pour les protéger ainsi que le centre hospitalier universitaire d’el-Fasher.
Membre du Réseau des médecins soudanais, le docteur Mohamed Faisal juge quant à lui que ces attaques quotidiennes sont inacceptables et constituent des crimes de guerre. « Malheureusement ce n’est pas nouveau : voilà des mois que les FSR ciblent les civils d’el-Fasher, mais aussi les centres de réfugiés, les écoles, les mosquées et même les hôpitaux. En paralysant les services médicaux, ils rendent la vie impossible aux habitants de la cité pour les forcer à fuir afin de pouvoir en prendre le contrôle », déplore-t-il.
Toujours pendant le week-end, une autre attaque – cette fois attribuée à l’armée soudanaise – a, quant à elle, fait au moins 16 morts selon des autorités locales. Un drone a frappé la ville d’al-Kuma controlée par les paramilitaires, à l’est d’el-Fasher.
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