Soudan: «Les victimes de violences sexuelles sont parmi les personnes les plus négligées au monde»

Dans un rapport intitulé « Plus que des chiffres – Rapport sur l’état de la violence à l’égard des femmes et des filles au Soudan (2023-2025) », l’Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l’Afrique, (Siha) détaille les violences basées sur le genre subies par les Soudanaises depuis le déclenchement de la guerre, le 15 avril 2023, entre l’armée et les paramilitaires.

Publié le :

2 min Temps de lecture

Avec notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix

La guerre au Soudan a des conséquences dramatiques pour les femmes et les jeunes filles notamment. La Siha vient de publier un rapport sur les violences faites aux femmes à la faveur du conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR).

Torture, viol, enlèvement, mariage forcé : l’organisation dénonce un système d’agression qui fait de la violence contre les femmes, une arme de guerre.

L’organisation a pu documenter près de 1 300 cas de violences faites aux femmes depuis le début de la guerre au Soudan. Une goutte d’eau comparée à la réalité, reconnait l’organisation qui explique qu’il est difficile de récolter des informations.

Les trois quarts de ces violences sont des viols

Plus des trois quarts de ces violences sont des viols et 87 % sont attribués aux Forces de soutien rapide. L’âge des victimes va de 4 à plus de 60 ans. Ces viols ciblent les femmes en fonction de leur ethnie, de leur profession et de leur catégorie sociale.

Les chercheurs ont établi un modèle de la violence de genre perpétrée par les FSR. D’abord, lors de la conquête du territoire, les combattants pillent et violent les femmes dans leurs foyers. Ensuite, après leur installation, les FSR violent dans les espaces publics comme la rue, notamment en réunion. Enfin, les combattants s’accaparent les femmes. Elles sont enfermées dans leurs maisons, mises à leur disposition, parfois mariées de force.

La Siha dénonce également des violences commises par l’armée soudanaise, notamment après la reprise de Khartoum, où certaines ont été accusées de collaborer avec les FSR.

Pour l’organisation, ces violences sont héritées d’une longue tradition d’impunité, perpétrée lors des conflits soudanais précédents, dans le Darfour, le Kordofan ou encore les montagnes Nuba.

Au Soudan, la guerre entre l’armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d’habitants, mais aussi dévasté les infrastructures de ce pays d’Afrique de l’Est.

À lire aussiSoudan: des dizaines de civils tués dans une attaque de drones à Kalogi, une école et un hôpital pris pour cible

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close