Soudan: les FSR du général Hemedti annoncent avoir pris le contrôle d'el-Fasher

Au Soudan, les Forces de soutien rapide du général Hemedti (FSR) annoncent ce dimanche avoir d’abord pris le contrôle du quartier général de l’armée d’el-Fasher, au Darfour-Nord, puis de la ville. El-Fasher – considérée comme le dernier bastion de l’armée dans la région – est assiégée depuis dix-mois, théâtre d’intenses combats entre les FSR et l’armée soudanaise appuyée par ses alliés.
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« Après des combats acharnés », les FSR ont « libéré la 6e division, brisant ainsi la puissance de l’armée ». C’est ce qu’affirme leur communiqué qui parle de « victoire » et s’appuie sur des vidéos tournées à l’intérieur même du quartier général.
Prudence tout de même. L’armée du Soudan n’a pas encore réagi, mais un porte-parole du Comité de résistance populaire, le mouvement créé en soutien à l’armée soudanaise conduite par le général al-Burhan, rejette la version des FSR : « contrôler le QG de l’armée ne veut pas dire contrôler el-Fasher », et la bataille se poursuivrait.
Si cette avancée des FSR devait se confirmer, ce serait bien entendu un coup dur pour l’armée soudanaise. Les paramilitaires parlent déjà d’un « tournant décisif ».

Cette victoire, si elle était confirmée, pourrait être monnayée politiquement, souligne Roland Marchal, spécialiste du Soudan. Les FSR veulent ainsi s’imposer comme un acteur incontournable et affaiblir la position du général Burhan dans les discussions à venir. De fait, selon plusieurs observateurs, si cette avancée des RSF se confirme, ce serait un coup dur pour l’armée soudanaise au Darfour. Le contrôle du terrain passerait alors du côté paramilitaire et cette victoire pourrait être monnayée politiquement, souligne le chercheur Roland Marchal.
Une victoire encore qui intervient deux jours seulement après la création à Washington d’un comité opérationnel réunissant les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Objectif : tenter d’obtenir un cessez-le-feu, un accès humanitaire et une transition politique au Soudan. Elles se posent ainsi en acteur incontournable, face à un Quad qui pourrait être tenté de parler d’abord avec les autorités reconnues internationalement.
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El-Fasher est considérée comme le dernier bastion de l’armée dans la région. La ville est soumise depuis des mois à des combats meurtriers, avec des attaques régulières de drones de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, les habitants d’el-Facher manquent de tout sur place. Selon l’ONU, 260.000 civils — dont la moitié sont des enfants – manquent de nourriture, d’eau et de soins.
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