Soudan: les appels se multiplient pour l’ouverture d’un corridor humanitaire à el-Fasher

Au Soudan, les appels se multiplient pour l’ouverture d’un corridor humanitaire afin de ravitailler la ville d’el-Fasher. Cela fait dix-huit mois que la capitale du Darfour-Nord est assiégée par les FSR du général Hemedti qui tentent d’en prendre le contrôle. L’Onu et les acteurs humanitaires tirent la sonnette d’alarme. La population est affamée ; il faut ouvrir un corridor humanitaire.
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Selon des volontaires locaux d’el-Fasher — connus sous le nom de Comité de résistance – 90 personnes, dont 77 enfants sont décédés, ces cinq dernières semaines, par manque de nourriture.
Il y a quelques mois, la famine a été officiellement déclarée dans la région, mais, selon ces volontaires locaux, la situation a atteint un niveau critique.
Les paramilitaires ont renforcé leur siège et plus rien ne sort ni ne rentre dans la ville, y compris la nourriture.
« Même les cuisines communautaires ont dû fermer par manque de nourriture. Nous avons de l’argent à la banque pour acheter de quoi nourrir les gens, mais il n’y a rien à vendre sur les marchés. Alors les gens doivent manger du ambaz, des aliments pour animaux », nous explique Salah Bushra, volontaire dans une cuisine communautaire, joint au téléphone par Alexandra Brangeon de la rédaction Afrique.
« Ceux qui souffrent sont des civils »
Ces derniers mois, 300 000 personnes auraient quitté la ville mais plus de 260 000 personnes — la moitié, des enfants – seraient coincés dans el-Fasher, estime Abdullahi Hassan, chercheur à Amnesty International.
« Ils ne peuvent pas quitter la ville ; ils n’ont pas accès à de la nourriture, à de l’eau ou à des soins médicaux. Les paramilitaires ne laissent pas l’aide humanitaire entrer. La seule explication, c’est qu’ils veulent affamer la population d’el-Fasher », estime Abdullahi Hassan, avant d’ajouter : « Nous pensons que cette situation va s’aggraver car les FSR se rapprochent petit à petit. Après avoir pris le contrôle du camp de déplacés de Zamzam, ils ont récemment pris le contrôle d’Abu Shouk et, à chaque fois, ceux qui souffrent sont des civils. Ils ont besoin d’être protégés des attaques des deux armées et ont besoin d’aide humanitaire. »
Face à cette situation, les appels se multiplient pour faire pression sur les FSR et leurs soutiens pour permettre l’ouverture d’un corridor humanitaire et permettre aux civils qui fuient la guerre, de quitter la ville en toute sécurité.
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