Soudan: comment la guerre relance et réorganise le trafic d'armes sur le continent africain

Le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui déchire le Soudan depuis plus de deux ans a provoqué une prolifération d’armes sophistiquées et alimenté des réseaux de contrebande actifs jusqu’au Sahel, affirme un rapport de l’ONG Global Initiative publié ce lundi 20 octobre.

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Le fracas des armes au Soudan résonne bien au-delà de ses frontières. Depuis son déclenchement en avril 2023, la guerre qui déchire le pays a profondément modifié le trafic d’armes sur le continent. Tel est le constat dressé par un rapport de l’ONG Global Initiative publié ce lundi 20 octobre, qui montre comment celle-ci a provoqué une prolifération d’armes sophistiquées et alimenté des réseaux de contrebande actifs jusqu’au Sahel.

Selon Global Initiative, le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) alimente deux circuits parallèles d’approvisionnement en armes : l’un officiel, destiné surtout au Soudan, avec des transferts soutenus par certains États – par avions, par convois militaires ou par redistribution d’arsenaux ; l’autre clandestin avec des flux informels animés par des contrebandiers, des intermédiaires familiaux et des réseaux criminels qui ont réactivé d’anciennes routes de contrebande via le Darfour, l’est du Tchad et le sud de la Libye.

Jusqu’à 11 400 dollars pour une mitrailleuse DShKM

Les marchés du Tchad et de la Libye sont ainsi inondés d’armes plus modernes et plus puissantes qu’autrefois, comme la mitrailleuse DShKM – une version modernisée d’un modèle soviétique – vendue jusqu’à 11 400 dollars dans la zone frontalière entre l’Algérie, la Libye et le Niger.

Si trois villes tchadiennes jouent un rôle central – Tiné, Abéché et Adré – dans cette économie illégale, cette dernière restructure les marchés du trafic d’armes bien au-delà du voisinage immédiat du Soudan. Les réseaux de contrebande étendant leurs activités toujours plus loin, ils acheminent désormais des armes jusqu’au Mali et au Niger où les groupes armés du Sahel pourraient profiter de ces fuites issues du conflit soudanais.

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