Soudan: à el-Fasher, les combats s'intensifient et aggravent la crise humanitaire

Au Soudan, au moins dix-neuf personnes ont été tuées dans des frappes aériennes au Darfour. Une frappe attribuée à l’armée soudanaise sur une clinique à Nyala, au Darfour du Sud, a fait au moins douze morts ce samedi 30 août. Une frappe attribuée aux paramilitaires samedi soir dans la ville d’el-Fasher a également fait neuf morts. Depuis plus d’un an, la capitale du Darfour du Nord est assiégée par les paramilitaires qui tentent d’en prendre le contrôle des mains de l’armée soudanaise. Selon les observateurs, les attaques se sont fortement intensifiées dans cette ville ces deux dernières semaines.

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À el-Fasher, les bombardements sont quotidiens, confie un habitant. Certains jours, les paramilitaires attaquent jusqu’à trois fois dans la journée via des tirs d’artillerie, parfois de drones. Selon les observateurs, les Forces de soutien rapide du général Hemedti ont redoublé leur offensive ces derniers jours, notamment à l’ouest de la ville pour tenter de prendre le contrôle de l’aéroport qui est encore aux mains de l’armée soudanaise.

Pour les habitants, la vie est devenue intenable, témoigne Mohamed Doda. « Tout est devenu très dangereux. Aller chercher de l’eau ou de la nourriture est devenu risqué. Quand les tirs commencent, tout le monde se met à l’abri dans des trous creusés dans le sol ou bien dans des containers enfouis dans la terre, qui servent de refuges. Malheureusement, les FSR ciblent ces abris. Ils essayent de faire fuir la population afin de prendre le contrôle de la ville », explique-t-il.

« Si les gens ne trouvent rien, alors ils mangent de l’ambaz »

El-Fasher, quasiment coupée du monde depuis dix-sept mois, est menacée de famine. Aucune aide humanitaire ne peut atteindre la ville à cause des combats. Acheminer des denrées est devenu de plus en plus difficile. La plupart des gens dépendent des cuisines communales, ces soupes populaires financées par la diaspora, et les gens ne mangent qu’une seule fois par jour, confie Mohamed Doda.

« À cause du siège, les produits ont du mal à arriver à el-Fasher. Parfois, les marchés sont fermés à cause des bombardements. De toute façon, tout coûte trop cher. Si les gens ne trouvent rien, alors ils mangent de l’ambaz, du fourrage pour le bétail qui est presque devenu la base de notre alimentation. Il y a beaucoup de mendiants dans les rues, notamment des enfants », termine cet habitant qui avoue vouloir quitter el-Fasher. « Mais c’est devenu trop dangereux », termine-t-il.

Ces deux dernières semaines, il y a eu énormément de bombardements. Les paramilitaires attaquent la ville tous les jours, parfois trois fois par jour.

«Ce sont les derniers jours de cette ville. Chaque jour, les FSR se rapprochent», témoigne Mohamed Doda

Alexandra Brangeon

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