Sommet UA/UE à Luanda: migrations et «partenariat équilibré» au menu de la deuxième journée

L’Angola accueille, pendant deux jours, à partir de ce lundi 24 novembre, le sommet conjoint de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE), le septième du genre entre les deux blocs continentaux, dont l’objectif annoncé est celui de renforcer la relation entre les deux organisations. Près de 80 chefs d’État et de gouvernement sont réunis dans la capitale angolaise pour parler de relations commerciales, minerais stratégiques et migration.
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Avec notre envoyée spéciale à Luanda, Paulina Zidi
Il y aura moins de dirigeants au centre de conférence pour ce deuxième jour de rencontre dans le sommet UA-UE qui se poursuit, à Luanda, en Angola. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont en effet déjà quitté la capitale angolaise le soir du 24 novembre. Néanmoins, les discussions vont se poursuivre avec toujours le même objectif affiché : revisiter la relation entre les deux continents, créer une dynamique « gagnant-gagnant ».
Pourtant, la thématique au menu des échanges ce mardi 25 novembre est plutôt sensible : celle des migrations. C’est un sujet sur lequel les deux blocs ont des sérieuses divergences et où la sincérité des pays européens est parfois remise en question par les partenaires africains. Dans les coulisses du sommet, les délégations venus du continent veulent tout de même se montrer optimistes : « On attend de voir ce que l’Europe va proposer », confie-t-on.
Concernant cette thématique, la sincérité des pays européens est parfois remise en question par les partenaires africains. Mais pour le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Léon Kacou Adom, il ne faut pas hésiter à mettre tout sur la table.
Nos attentes, c’est que nous mettions tout sur la table et que nous voyions les avantages des migrations et les inconvénients, nous pouvons également arrêter des mesures.
Sommet UE / UA : le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Léon Kacou Adom, sur la thématique de l’immigration
Sur le sujet, il n’y toutefois pas de grandes annonces à prévoir dans le communiqué final. Les deux organisations continentales devraient plutôt insister sur les points de convergences et la recherche d’un partenariat qui se veut, désormais, équilibré.
Ce sommet marque 25 ans de relations entre l’Union européenne et l’Union africaine. Le Sénégalais Fadel Barro est coordonnateur du mouvement Jammi Gox Yi, fondateur du Mouvement Y en a marre. Quel regard porte-t-il sur la politique africaine de l’Europe ?
Si vous regardez aujourd’hui, comment la géopolitique bouge, l’Europe comme l’Afrique pataugent encore dans une relation d’un autre temps.
Sommet de Luanda : le Sénégalais Fadel Barro analyse la relation UE / Afrique
Conflits et multilatéralisme au menu de la première journée
Après la première journée, ponctuée d’un dîner officiel, plusieurs chefs d’État ont quitté Luanda. C’est le cas par exemple du président français Emmanuel Macron ou encore de son homologue congolais Félix Tshisekedi. Pas de déclaration ce lundi soir, le compte rendu de ce rendez-vous, ce sera, ce mardi 25 novembre, en fin de journée.
La veille, les dirigeants se sont retrouvés à huis clos pour différents échanges. D’abord autour des thématiques : paix, sécurité et gouvernance, l’occasion de revenir sur les différentes crises et conflits qui traversent les deux continents : la situation en Ukraine évidement, mais aussi l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan ou encore le Sahel. Autre thématique du jour, celui du multilatéralisme.
Avant cela, c’était la traditionnelle cérémonie d’ouverture. Les discours ont insisté sur les 25 années de partenariat entre les deux continents, depuis ce premier rendez-vous, en 2000, au Caire. Et ils ont aussi noté les nombreux défis à relever pour rendre la relation, entre les deux blocs, plus forte, plus inclusive et plus équilibrée.
Sommet UA/UE : les Européens et leur relation avec l’Afrique
« Notre prospérité est liée » à celle de l’Afrique, affirme à Luanda la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Mais il reste dans la vision des Vingt-Sept une forme de logique transactionnelle comme le fait de lier certaines aides à une coopération accrue en matière de migrations, mais aussi de sécurité. Au Parlement européen, une résolution en trente points appelle à construire une relation d’égal à égal avec l’Afrique.
Elle ne doit pas être qu’un fournisseur de matières premières, selon l’eurodéputé belge Yvan Verougstraete du groupe centriste Renew. Il fait partie des signataires de la résolution. « Concrètement, ça veut dire qu’il faut investir dans la transformation locale ou développer des chaînes de valeur industrielles sur place. Cela veut aussi dire qu’il faut soutenir le développement d’infrastructures énergétiques fiables, l’accès au capital ou à la formation technique », explique Yvan Verougstraete. « Cela suppose aussi que l’on ouvre nos marchés aux produits transformés en Afrique. Il faut favoriser des partenariats industriels plutôt que des contrats d’extraction. »
Les députés européens demandent aussi à l’Union européenne et à l’Union africaine de doubler les échanges commerciaux d’ici cinq ans sans oublier entre autres propositions de promouvoir les droits des femmes et de créer un programme d’échange universitaire.
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