Somalie: trois anciens présidents dénoncent dans une lettre les agissements d'Hassan Cheikh Mohamoud

En Somalie, c’est une démarche tout à fait inédite. Trois anciens présidents ont écrit une lettre à l’actuel chef de l’État, Hassan Cheikh Mohamoud, qu’ils accusent d’avoir illégalement vendu des terres appartenant au domaine public, à Mogadiscio, pour un projet immobilier privé. L’expropriation et le déguerpissement par la force de centaines d’habitants a provoqué des violences la semaine passée.
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C’est le quartier de Tarabuka, dans la capitale somalienne, qui fait l’objet de cette prospection immobilière. Les violences ont éclaté, quand les forces de sécurité ont évacué ses habitants. D’après la société civile somalienne, au moins 20 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre les soldats et la population.
Dans leur lettre, les trois anciens présidents, dont Mohamed Farmajo au pouvoir jusqu’en 2022, dénoncent « la corruption et le pillage de biens nationaux ». Ils considèrent la vente de ces terrains publics illégale et énumèrent toutes les lois bafouées, dont la Constitution du pays, par le président Hassan Cheikh Mohamoud.
Les violences de la semaine passée ont provoqué une vague d’indignation en Somalie. « Il est tragique que notre armée soit déployée pour tuer les pauvres, sous les ordres directs du président » a déclaré publiquement l’ancien Premier ministre Hassan Ali Khaire.
« C’est sans précédent, réagit Abdirashid Hashi, chercheur à l’Institut Heritage pour les études politiques. Selon moi, le président Hassan Cheikh Mohamoud pourrait être destitué sur la base des accusations formulées dans la lettre » de ses prédécesseurs.
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