Somalie: premières élections locales au suffrage universel depuis 56 ans

C’est un jour historique en Somalie. Les Somaliens du Grand Mogadiscio sont attendus aux urnes ce jeudi 25 décembre pour leurs premières élections locales au suffrage universel direct depuis 56 ans. Ce sont des élections pour la région de Banadir, où se trouve la capitale Mogadiscio, dans le sud-est du pays. 1 600 candidats se disputent 390 sièges. Et près de 400 000 électeurs sont attendus aux urnes selon la Commission électorale. Ces élections ont déjà été reportées trois fois, depuis le vote du passage au suffrage direct en 2024. Si ce passage au vote « une personne, une voix » est porté par le président Hassan Sheikh Mohamud, il est aussi vivement contesté par l’opposition.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard

En Somalie, la sécurité a été renforcée pour ce jour de vote, alors que le pays est en proie à l’instabilité, notamment à cause de l’insurrection des islamistes shebabs. Plus de 10 000 membres des forces de sécurité doivent être déployés dans la capitale. La circulation y sera aussi restreinte et les électeurs transportés en bus vers les bureaux de vote. 

Le vote direct en Somalie a été aboli après l’arrivée au pouvoir du dictateur Siad Barre en 1969. Depuis sa chute, les scrutins se sont déroulés selon un système de vote indirect, reposant sur les chefs de clans. Seule la région semi-autonome du Puntland a organisé en 2023 des élections locales au suffrage universel.  

Cette transition pour la Somalie fédérale vers un système « d’une personne, un vote » est aujourd’hui portée par le président Hassan Sheikh Mohamud, pour qui ces élections locales représentent un test clé, en amont des législatives et de la présidentielle de 2026. 

Mais la réforme divise. L’opposition a annoncé boycotter le scrutin de ce 25 décembre. Elle accuse le gouvernement fédéral de mener un « processus électoral unilatéral », sans consultation suffisante, ni consensus et dans un pays encore trop fragile. Les critiques redoutent également que la transition à un suffrage universel direct soit une stratégie du président pour prolonger son règne. 

Le suffrage universel est déjà en place dans la région séparatiste du Somaliland qui a déclaré son indépendance en 1991 mais n’a jamais été reconnue au niveau international. 

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