Sénégal: Ziguinchor a rendu un dernier hommage à Ankilin Diabone, quadruple champion d'Afrique de judo

Ziguinchor — De nombreux Ziguinchorois, dont des sportifs, ont pris part, samedi, à Ziguinchor (sud), aux obsèques du célèbre judoka Ankilin Diabone, quadruple champion d’Afrique décédé le 20 novembre à l’âge de 70 ans.
Ils ont tenu à rendre un dernier hommage au champion de judo, dont ils se souviennent surtout de la « droiture », de l’humilité » et de la « rigueur ».
La levée du corps d’Ankilin Diabone a eu lieu à la morgue de l’hôpital de la Paix.
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John Alouak Edmond Gomis, dirigeant d’un club de judo à Ziguinchor, a rendu hommage à « un monument » qui « a porté haut le drapeau national » et demeure « une source d’inspiration pour la jeunesse ».
L’ancien international de football Abou Karim Seck a salué la mémoire d »‘un génie du tatami ». « Aux compétitions de judo, il n’avait qu’une obsession : la victoire. Une obsession de la gagne, qui l’a poussé à ne pas se contenter de la médaille d’argent, lors d’une finale des Championnats d’Afrique de judo, à Nairobi, malgré des côtes fracturées », a témoigné M. Sock.
« Avec courage et combativité, poursuit-il, Diabone avait fini par décrocher l’or. »
Le maître de judo Oumar Coly garde du défunt le souvenir d’un homme « humble et plein d’humour », qu’il a fini par considérer comme un « frère », car leurs relations dépassaient les limites de l’amitié.
Isidore Diabone témoigne que son grand frère était « très attaché à sa famille ». Il fut un grand champion de lutte d’abord, de judo ensuite, rappelle son jeune frère, ajoutant qu’il était aimé de tous et très attaché à sa famille ».
La mort d’Ankilin Diabone a ému de nombreux Sénégalais, les sportifs surtout, dont certains se souviennent du maître et du formateur rigoureux qu’il était devenu après avoir dominé le judo sénégalais pendant deux décennies.
Après la levée du corps, le cortège funèbre s’est dirigé vers Sam-Sam, le village d’origine du champion de judo, situé dans la commune de Mlomp. Selon sa famille, la dépouille sera conduite ensuite au village de Souleuck, puis au quartier natal du défunt, Djivente Oulahom, où il sera inhumé à la suite d’une cérémonie.
Originaire du département d’Oussouye, où il est né en 1955, Ankilin Diabone était une icône du judo sénégalais et africain des années 1970 et 1980.
Surnommé « Le Rocher », il a mené une fulgurante carrière après avoir été formé au CNEPS de Thiès (ouest), où il a obtenu un diplôme de maître d’éducation physique et sportive en 1977.
Formé au judo par Madani Diakhaté, un technicien originaire comme lui de la Casamance (sud), il rejoint l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance de Paris, pour se perfectionner dans ce sport de combat, avec une bourse offerte par la France. Entre 1979 et 1981, Ankilin Diabone obtient plusieurs diplômes professionnels, dont le brevet d’État d’éducateur sportif en judo et un certificat d’entraîneur de haut niveau.
À son retour au Sénégal, il exerce plusieurs fonctions : il est conseiller technique régional, professeur d’éducation physique et sportive, directeur du stade Aline-Sitoé-Diatta de Ziguinchor.
Ankilin Diabone devient ensuite entraîneur de l’équipe nationale de judo pendant huit ans (1990-1998). À ce titre, il participe aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992.
Onze fois champion du Sénégal (-86 kg), il remporte plusieurs fois le tournoi des quatre meilleurs au Sénégal et domine le judo sénégalais pendant près de deux décennies.
Quatre fois champion d’Afrique (1982, 1983, 1986 et 1987), il obtient aussi une médaille de bronze en 1985, à Tunis.
Ankilin Diabone a représenté le Sénégal aux Jeux olympiques de Moscou, en 1980, à ceux de Séoul aussi, en 1988, avant d’intégrer le staff technique du Sénégal à l’édition de 1992.
Fonctionnaire du ministère des Sports pendant une vingtaine d’années, il exerce d’importantes fonctions, à Dakar et en Casamance.
Son dévouement pour la nation lui a valu le titre de chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1992 et plusieurs distinctions sportives, dont le Lion d’or national. Il a été élu meilleur judoka du cinquantenaire (1950-2000).



