Sénégal: Ressources naturelles – les pôles territoires vont aider à résoudre les conflits

Dakar — Les futurs pôles territoires seront des acteurs de premier plan de la résolution des conflits liés aux ressources naturelles, en raison des compétences qui leur seront transférées et de l’émergence d’une société civile territoriale forte, espère l’ingénieur en aménagement du territoire Latgrand Ndiaye, selon lequel les résultats attendus des précédentes réformes des collectivités territoriales n’ont été pas été atteints.
Les 14 régions du pays seront constituées en huit pôles territoires, selon le programme de gouvernement de Pastef, l’actuel parti au pouvoir.
Cette réforme va tenir compte des ressources naturelles disponibles et des particularités de chacune des régions à réunir en un pôle, selon les autorités.
« Le pôle territoire, par sa configuration et ses fonctions, doit être un acteur prépondérant de la résolution des conflits liés aux ressources naturelles », a dit Latgrand Ndiaye dans un entretien à l’APS.
Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres
« Je pense, en raison des compétences dévolues aux pôles territoires en matière de développement et de gestion des ressources naturelles, qu’on est dans un changement de paradigme. On assistera à l’émergence d’une société civile forte au niveau local, avec une meilleure prise en charge des aspirations communautaires », a-t-il répondu à la question de savoir si cette réforme pourra éradiquer ou pas les litiges fonciers, les différends occasionnés par l’exploitation des mines ou l »‘accaparement des terres ».
Interrogé sur les précédentes réformes des collectivités territoriales, Latgrand Ndiaye, également expert en management des projets, soutient que « les résultats espérés n’ont été pas été atteints ».
« Par exemple, l’érection des départements en collectivités territoriales est une bonne chose mais toutes les conditions qu’il fallait pour les rendre viables et durables n’ont pas été réunies », a argué l’ancien secrétaire général du conseil départemental de Kédougou (sud-est).
« Il n’existe pas une réelle autonomie des collectivités territoriales : la quasi-totalité d’entre elles dépendent des transferts de l’État, ce qui est à l’origine de la prise en charge inefficace des besoins et des aspirations des populations », a fait valoir M. Ndiaye, ex-project manager du portefeuille de projets de la SEMAF SA, une société chargée de l’exploitation des barrages hydroélectriques de Manantali, Félou et Gouina, au sein de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Il espère que « l’Acte 4 de la décentralisation (la réforme instituant les pôles territoires) permettra de corriger ces manquements et d’apporter de pertinentes innovations aux départements et communes, pour en faire des [instruments] de développement ».


