Sénégal: Quinze organisations féministes appellent le président à agir après son discours à l'ONU

Au Sénégal, quinze organisations féministes appellent le président Bassirou Diomaye Faye à passer des mots aux actes, après s’être engagé lundi 22 septembre pour l’égalité des sexes et la défense des droits des femmes à la tribune des Nations Unis. Elles appellent à des réformes concrètes.
Atteindre l’égalité « parfaite » entre les sexes, mais aussi l’autonomisation des femmes et lutter contre les violences basées sur le genre… Les engagements pris par Bassirou Diomaye Faye à la tribune de l’ONU à New-York ne sont pas tombés dans les oreilles d’un sourd.
Docteure Ndeye Khadi Babou qui coordonne le réseau des féministes du Sénégal pointe un décalage entre le discours et la réalité. « Au niveau des Nations unies, il a mis en avant la nécessité d’une représentativité importante des femmes dans les postes de prise de décision. Mais sur ses deux derniers gouvernements, on a moins de 15% de femmes, tous postes de nomination compris », note-t-elle.
Elle rappelle la situation peu reluisante du droit des femmes au Sénégal. « On a commencé l’année avec une jeune fille qui s’est suicidée pour échapper à un mariage forcé ou des femmes tuées par leur époux parce qu’elles n’ont pas pu préparer le repas… On a au moins deux cas par mois depuis janvier », regrette la docteure.
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Une tribune pour appeler le président à réaliser ses engagements de campagne
Avec 14 autres organisations féministes, Aminata Libain Mbengue a donc signé une tribune pour appeler le président à réaliser ses engagements de campagne. « Le candidat Diomaye, dans son programme, avait promis de revenir sur beaucoup de lois discriminatoires : faire en sorte que l’autorité parentale soit partagée, de revenir sur l’âge légal du mariage pour les filles, qui est de 16 ans et on sait que ça constitue une entrave pour les droits des filles ainsi que l’ouverture des tests ADN en cas de viol et d’inceste », note-t-elle.
Reste aussi le droit à l’avortement, inexistant au Sénégal, même en cas de viol ou d’inceste alors que Dakar a ratifié il y a plus de 20 ans le protocole de Maputo qui autorise l’avortement.



