Le Sénégal, qui détient le record de victoires (11), part à la reconquête du titre lors de l’AfroBasket féminin Fiba 2025 prévu, du 26 juillet au 3 août, à Abidjan. Très rassuré par la composition de l’équipe, le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball, Me Babacar Ndiaye, insiste sur le fait que les « Lionnes » ont l’obligation de remporter le trophée cette année. Selon lui, toutes les dispositions sont prises pour faire un hold-up face au Nigeria.
Pouvez-vous revenir sur la préparation des « Lionnes », qui sont actuellement à Abidjan pour participer à l’AfroBasket féminin Fiba 2025 ?
On peut dire, sans risque de se tromper, que les conditions de préparation des « Lionnes » ont été très bonnes. Le plan de préparation adopté prévoyait une durée de 30 jours, et cela a été respecté. Nous devions aller aux États-Unis, mais finalement nous sommes restés au Sénégal, où nous avons travaillé comme si nous étions là-bas. Les conditions d’hébergement étaient excellentes. Nous avons pu travailler sereinement, et tout s’est bien déroulé. L’équipe est arrivée à Abidjan dimanche. Donc, en termes de préparation, nous sommes très satisfaits.
L’annulation du camp d’entraînement aux États-Unis, en raison de problèmes de visas, était inattendue. Les « Lionnes » ont finalement poursuivi leur préparation à Saly, puis à Abidjan. Ce revirement de dernière minute était-il anticipé ?
Vous savez, j’avais toujours dit en interne qu’il fallait prévoir un plan B, parce que je savais que les problèmes de visas ne dépendaient pas de nous. Avec l’entraîneur, nous avions convenu que partir aux États-Unis était le plan A, mais nous avions aussi mis en place un plan B. Nous devions faire dix jours là-bas, avec peut-être vingt séances d’entraînement, soit deux par jour. Mais c’est exactement ce que nous avons réussi à faire au Sénégal, en élargissant même le groupe. Donc, cela n’a pas posé de problème.
Dans le but de renverser la tendance, vous avez fait un choix fort en engageant l’entraîneur américain Otis Hughley Junior, qui a mené le Nigeria à deux titres africains. Pensez-vous qu’il sera à la hauteur pour cet AfroBasket 2025 ?
Ah oui, le choix du coach Otis Junior repose avant tout sur son rang, son expérience et son palmarès. C’est un entraîneur américain très qualifié, avec tous les diplômes requis, et une expérience solide de l’AfroBasket. Il a déjà gagné avec le Nigeria. C’est un entraîneur de haut niveau, et c’est ce que nous cherchions. Je pense que personne ne doute de ses capacités.
Le Sénégal court après un 12e sacre africain depuis dix ans. Qu’est-ce qui, selon vous, explique cette longue attente ?
Le problème, c’est le Nigeria, qui a réussi à intégrer des joueuses « américaines » dans son équipe, et qui domine actuellement le continent. Mais nous sommes toujours présents. J’ai d’ailleurs rappelé que nous avons disputé quatre finales sur les cinq derniers AfroBasket. Cela prouve que le basket sénégalais est loin d’être mort. Maintenant, il faut franchir ce cap nigérian. C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à Otis Junior.
Ce ne sera pas simple, mais cette fois, nous avons pris toutes les dispositions pour créer un hold-up. Il faut le dire, ce sera un hold-up, compte tenu du niveau et du profil des joueuses nigérianes, nées et formées aux États-Unis. Elles ont un avantage, mais cet écart est en train de se réduire. Lors du dernier match entre le Nigeria et le Sénégal, en Belgique, nous avons mené pendant les trois premiers quarts-temps. Malheureusement, nos joueuses ont manqué de fraîcheur physique au dernier quart-temps. Même lors de l’AfroBasket 2023, malgré les problèmes internes, nous avons livré une très belle finale. Aujourd’hui, ce n’est plus le même rapport de force qu’avant.
Pourquoi avez-vous insisté sur l’obligation de remporter le titre, lors de la remise du drapeau national aux « Lionnes » ?
Parce que quand vous terminez trois fois de suite à la deuxième place, vous avez forcément l’ambition d’être premier. Nous avons l’obligation de gagner, d’autant plus que nous n’avons plus remporté le titre depuis 2015. On est sortis de notre cycle habituel de six ans entre deux titres. Si on regarde bien, c’est tous les six ans que le Sénégal gagnait. Aujourd’hui, cela fait huit ans. Ce n’est pas dramatique, car pendant cette période, nous avons quand même joué les finales. Mais je pense, comme je l’ai dit, que nous avons cette obligation de résultat. Toutes les conditions sont réunies : un bon entraîneur, de bonnes joueuses. Nous demandons simplement à tous les Sénégalais de prier pour l’équipe. L’union de toute la famille du basket est essentielle pour reconquérir le titre.
Le groupe du Sénégal est jugé abordable par les observateurs, avec la Guinée et l’Ouganda. Pensez-vous que nous pouvons finir premiers du groupe C ?
Cela doit être notre objectif. Si on ne peut pas sortir premiers de cette poule, alors on ne peut pas prétendre gagner l’AfroBasket. Il faut être réaliste. Après la phase de groupes, il y aura les quarts de finale. D’après le tirage, si on se qualifie en demi-finale, on devrait croiser le Mali, tandis que la Côte d’Ivoire croisera le Nigeria. Nous avons perdu en amical contre le Mali mardi, mais je m’y attendais. J’en ai discuté avec l’entraîneur après le match : son objectif n’était pas de gagner, mais de tester l’effectif. Il a fait tourner son équipe, en changeant cinq joueuses à chaque fois. Malgré cela, le Mali n’a gagné que de huit points. Je suis donc satisfait du résultat. Mais notre objectif reste la victoire. Quand le Sénégal participe à l’AfroBasket féminin, c’est pour gagner. Malheureusement, nous avons perdu plusieurs finales, mais espérons que cette fois-ci sera la bonne.
Êtes-vous rassuré par la composition actuelle de l’équipe ?
Oui, à mon avis, l’équipe est bonne. Je dirais même qu’elle est un peu supérieure à celle de 2023. C’est vrai qu’il y avait les Aya Traoré, Coumba Sarr, entre autres. Mais aujourd’hui, nous avons trois renforts de taille : Ndioma Kane, Khadidiatou Faye et Léna Timéra, dont la situation juridique a été réglée. Ces trois apports peuvent nous apporter de belles satisfactions. Pour le reste, le groupe est là : Yacine Diop, Cierra Dillard, Madjiguène Sène, Ndèye Fatou Pouye, entre autres.
Votre dernier mot ?
D’abord, je lance un appel à l’unité. Je sollicite également les prières de tous les Sénégalais. Je sais que les joueuses sont conscientes du travail à accomplir. Elles vont se battre, comme toujours, mouiller le maillot et défendre dignement le drapeau national.