Cette démarche inédite au Sénégal : les lecteurs, universitaires et anciens employés s’associent pour une levée de fonds et donnent de la voix ensemble pour ne pas voir disparaître le journal « Sud Quotidien ». Un titre né dans les années 1990 et actuellement en grande difficulté. La mobilisation est financière, mais pas seulement.
« Le risque est réel, Sud Quotidien pourrait cesser de paraître », préviennent les initiateurs du mouvement de soutien à Sud Quotidien au Sénégal. Penda Mbow, historienne et ancienne ministre de la Culture et de la Communication, y voit un véritable combat pour la démocratie. « Sud représente à la fois la voix des intellectuels sénégalais, mais aussi l’un des plus grands symboles des luttes démocratiques dans ce pays. Même la création de ce journal, c’étaient des journalistes qui s’étaient réunis et qui se battaient pour un pluralisme réel dans les médias et aussi une indépendance des médias. Sud n’est pas comme n’importe quel journal, c’est le patrimoine sénégalais, c’est ça qui a fait les grands moments de cette démocratie. En sauvant Sud, nous voulons aussi préserver la démocratie au Sénégal ».
Face aux difficultés économiques rencontrées par le journal, cette levée de fonds est vitale. Et la mobilisation touche la rédaction. Vieux Savané, est éditorialiste et administrateur de Sud Quotidien. « Que le lecteur puisse s’approprier son journal, s’y reconnaitre et dire que : « je ne peux pas regarder mon journal en difficulté sans rien faire« . J’avoue que c’est vraiment quelque chose de très très fort. Ça veut dire que le journal ne nous appartient pas, c’est notre journal à tous ».
« Chaque contribution est un geste de résistance », concluent les rédacteurs de la tribune publiée sur le site internet du journal.