Sénégal: La mort d'un élève d'une école coranique alerte sur la maltraitance des enfants
Au Sénégal, la mort violente d’un enfant de 8 ans, élève d’une école coranique et décédé des suites des coups et de la privation de nourriture qu’il a subie, suscite une vive émotion dans le pays. La commission nationale des droits de l’Homme a ainsi appelé à une mobilisation de l’ensemble de la société pour rompre le silence autour des cas de violences aux enfants.
Le drame aurait presque pu passer inaperçu s’il n’y avait pas eu une autopsie de dernière minute et une tribune dans la presse. Cette dernière s’indignait de la mort tragique d’Abdou Khadr Seck, un enfant de 8 ans, élève d’une école coranique, à Kongheul, dans le centre du pays. Il était violemment battu et régulièrement privé de nourriture par son maître coranique, avant de décéder lundi 22 septembre. L’examen médical de la dépouille aurait révélé des traces de violences corporelles.
Depuis, c’est l’indignation. L’association pour la protection des droits humains a condamné un acte « ignoble ». La commission nationale des droits de l’Homme condamne, de son côté, « la torture, les privations et la violence infligées à l’enfant ».
Appel à des réformes structurelles de l’État
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Reste la question des mesures à prendre pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. L’association pour la protection des droits humains appelle l’État à accélérer les réformes structurelles longtemps annoncées. Celles-ci incluraient l’adoption du Code de l’enfant ou encore le projet de loi portant statut des daaras qui vise à réglementer les écoles coraniques traditionnelles au Sénégal pour lutter, entre autres, contre la maltraitance des enfants.
Le Code de l’enfant a été adopté en Conseil des ministres, en 2018, après de longues concertations. Il attend depuis d’être voté à l’Assemblée nationale.


