Sénégal: Examens scolaires – La Cosydep note un bilan contrasté

Dans son rapport d’analyse des examens scolaires 2025 (Cfee, Bfem et Baccalauréat), la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) dresse un bilan contrasté. Elle note des progrès non sans souligner les inégalités qui persistent et la qualité de l’apprentissage qui, selon cette structure de la société civile éducative, reste fragile.

Chaque année, l’analyse des résultats des examens scolaires constitue un moment clé pour la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), qui y voit l’occasion d’apprécier les performances du système éducatif sénégalais, d’identifier les défis et de proposer des pistes d’amélioration.

Cette année encore, la structure n’a pas dérogé à la règle. Dans un document qui nous est parvenu, hier, la Cosydep a procédé à un diagnostic sans complaisance de notre système éducatif, notamment le déroulement de cette défunte année scolaire.

Selon la structure, « l’analyse des performances au Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) fait ressortir une progression globalement favorable, malgré quelques fluctuations notables ». D’après les statistiques publiées par la Cosydep, « entre 2019 et 2025, le taux de réussite est passé de 57,30% à 72,00%, soit un bond de 14,7 points.

Des disparités dans les académies

La Cosydep qui a mobilisé ses antennes régionales et une task force nationale pour analyser les performances du système éducatif, estime que « malgré des avancées ponctuelles, les faiblesses structurelles demeurent dans le système et interpellent sur la nécessité d’un sursaut collectif ». Elle estime que malgré les performances, des résultats aux examens scolaires, dans certaines localités, restent « globalement insuffisants et en deçà des attentes ».

Dans son analyse, la Cosydep a tenu à pointer du doigt les disparités qui persistent encore dans le système éducation sénégalais. « Certaines académies se distinguent, comme Kolda (82,39 %), Dakar (80,23 %) et Ziguinchor (78,46 %), tandis que Louga (60,27 %) ou Matam (62,22 %) ferment la marche. L’écart de plus de 22 points entre la meilleure et la moins bonne performance traduit des inégalités territoriales préoccupantes », relève la structure. Elle invite à un accompagnement spécifique des régions les plus en difficulté.

Le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) enregistre, lui, des résultats plus encourageants, a-t-on indiqué dans le document. « Le taux national s’établit à 78,59 %, une performance record sur la période 2019-2025. Cette réussite surprend d’autant plus qu’elle est tirée par des académies rurales comme Matam (91,97 %) ou Kolda (88,66%), loin devant Dakar (80,06 %) », note la Cosydep.

Pour la coalition, « les effectifs moins pléthoriques en milieu rural permettent un encadrement plus rapproché et donc une meilleure réussite ». À l’inverse, des zones urbaines comme Fatick (71,18 %) ou Rufisque (72,04 %) qui enregistrent des contre-performances qui s’expliquent, selon elle, par la surcharge des classes et les conditions d’apprentissage difficiles.

Le Baccalauréat, maillon faible du système

Si les résultats du Cfee et du Bfem laissent entrevoir des motifs d’optimisme, comme le fait savoir la Cosydep, le Baccalauréat 2025 reste marqué par des difficultés structurelles. « Avec un taux global de réussite de 47,72 %, l’examen phare de fin de cycle secondaire accuse un recul par rapport aux années précédentes. Seuls 20,81 % des candidats ont été admis au premier tour, confirmant la vulnérabilité du système », lit-on dans la source.

La baisse du taux de réussite en 2025 pointe du doigt, selon la Cosydep, la nécessité de réévaluer les dispositifs d’encadrement, d’évaluation et d’orientation. Aussi, dit-elle, « l’analyse par série met en évidence un fossé béant. La série scientifique S1 atteint un taux spectaculaire de 97,58 %, dont 86,77 % de réussite dès le premier tour ». « Les effectifs réduits, un suivi individualisé et un démarrage anticipé des cours constituent les principaux facteurs de cette performance », souligne le rapport, saluant également « l’engagement des enseignants et le soutien familial ».

À l’opposé, la série littéraire L1 enregistre un taux global de seulement 38,01 %, avec 11,18 % de réussite au premier tour. La Cosydep y voit le reflet « d’effectifs pléthoriques, d’un manque de supports didactiques et d’une orientation par défaut qui fragilise les élèves ». Les séries technologiques et de gestion affichent des résultats intermédiaires : 71,56 % pour la Steg, 54,73 % pour la T1 et 67,80 % pour la T2. « Ces chiffres confirment la tendance selon laquelle les séries à visée scientifique ou technologique offrent globalement de meilleures perspectives de réussite que les séries littéraires », constate la Cosydep.

Sur le plan régional, Dakar domine le classement avec 60,41 % de réussite et 11,39 % de mentions, quand Sédhiou (36,69 %) et Ziguinchor (38,42 %) cumulent de faibles taux d’admission et de mentions.

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