Sénégal: Election d'un nouveau maire à la tête de Dakar – Carte blanche pour le Pastef

Dakar, la capitale du Sénégal, a désormais un nouveau maire. Il s’appelle Abass Fall, par ailleurs ministre du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions.
Cadre des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), il l’a remporté haut la main face à Ngone Mbengué, issue des rangs du parti Taxawu de Khalifa Sall, et qui assurait l’intérim depuis l’éviction de Barthélemy Dias pour raison d’une condamnation judiciaire dans une affaire qui remonte à 2011.
Ce dernier, peu avant l’élection du nouveau maire, avait introduit un recours en référé auprès de la Cour suprême à l’effet de bloquer l’agenda du Conseil municipal. Mais il a été finalement débouté si fait que le vote, quoi que sous très haute surveillance policière, s’est très bien déroulé. Avec donc l’arrivée d’Abass Fall à la tête de la ville de Dakar, on peut dire que tout semble accompli pour le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko.
Car, en plus de l’Exécutif, ils contrôlent désormais aussi bien l’Assemblée nationale que la capitale Dakar connue pour être une grande métropole. Ils ont désormais carte blanche pour dérouler sereinement leur programme de société qui leur a valu de mériter la confiance des Sénégalais.
L’arrêt de la Cour est attendu pour le 18 septembre prochain
Ils étaient d’ailleurs visiblement si agacés par la longue période d’intérim, qu’ils ont préféré précipiter l’élection du nouveau maire et cela, sans même attendre que la Cour suprême, saisie par Barthélémy Dias qui conteste sa destitution, ne se prononce sur le fond de l’affaire. L’arrêt de la Cour est attendu pour le 18 septembre prochain. C’est dire si les choses pourraient évoluer au cas où Barthélémy Dias qui ne s’avoue toujours pas vaincu, remporte la bataille judiciaire.
On attend de voir. Car, la Justice au Sénégal, quoi que l’on puisse trouver à redire, dispose parfois de marges de manoeuvre si fait qu’elle peut parfois créer la surprise là où on l’attend le moins. A preuve, il n’y a pas longtemps, elle a confirmé en appel, la condamnation de l’actuel chef du gouvernement, Ousmane Sonko, pour diffamation à l’encontre de l’ex-ministre du Tourisme, provoquant un tollé dans les rangs du pouvoir.
En tout cas, tout le mal que l’on souhaite à la Justice sénégalaise, c’est qu’elle sache prendre ses distances avec toutes les chapelles politiques pour ne dire que le droit dans cette affaire qui oppose l’ex-maire de Dakar aux tenants actuels du pouvoir. Pour ce faire, elle doit se montrer à la hauteur du défi en refusant toute forme d’instrumentalisation visant à faire d’elle, un outil de règlements de comptes politiques.