Saint-Louis — Des producteurs et agents de services techniques de Kaolack et Fatick ont émis le souhait de transposer, dans les régions où ils opèrent, le niveau de structuration des organisations de producteurs de la vallée du fleuve Sénégal qu’ils jugent impressionnant.
Ils font partie d’une mission d’associations de producteurs et d’agents techniques de services départementaux de Foundiougne, Nioro et Koungheul ayant entamé mardi une visite d’échange de trois jours dans la vallée, dans le cadre de la mise en place des Services de conseil agricole (SCA) et du renforcement de l’organisation des coopératives locales.
« Nous avons été impressionnés par le niveau d’organisation des coopératives locales, notamment des GIE très actifs à la base, mais aussi par la structuration supracommunautaire qui leur permet de porter efficacement les projets agricoles », a déclaré Malick Ndiaye, venu de Foundiougne dont il est le chef du service départemental du développement local.
La mission a été marquée par des visites de terrain, des échanges techniques et des observations de pratiques innovantes, dans l’optique de s’inspirer des expériences réussies dans ce domaine en vue de les transposer dans leurs zones respectives.
Cette mission débutée dans les Niayes s’est poursuivie à Mboundoum, Kassack et chez les producteurs du village de Mbakhana.
« Ce que nous avons vu ici est inspirant. Dans nos zones, nous avons de la terre, mais le matériel nous manque. Nous repartons avec des idées concrètes », a confié El Hadj Bitèye, responsable d’un groupement de producteurs de la commune de Keur Samba Guèye, dans l’arrondissement de Toubacouta.
Bigué Dieng Dramé secrétaire de de l’association « And Def » de Foundiougne a exprimé un grand intérêt pour « la culture sous serre notamment dans les pépinières maraîchères où évoluent beaucoup de jeunes sans avoir assez d’expérience faute de maîtrise des technique ».
Elle estime que l’expérience qu’elle a vécue à Mbakhana peut être dupliquée avec un peu d’encadrement en faveur des membres de son association.
Le même sentiment habite Aly Ndao du service départemental du développement local de Koungheul, à la tête d’une délégation comprenant des représentants de deux coopératives de Missirah Wadène et Lour Escale.
Jugeant cette mission « riche en enseignements », il souligne avoir « observé une gestion dynamique des structures d’encadrement du monde agricole et une implication remarquable des jeunes et des femmes dans les activités agricoles. »
Les membres de cette délégation ont insisté sur la transférabilité des bonnes pratiques, en les adaptant toutefois aux réalités de leurs localités.
« Ce que nous avons vu ici est transposable, à condition de prendre en compte nos contraintes, notamment la question cruciale de l’accès à l’eau dans nos zones où domine la culture du riz pluvial », a indiqué Gilles Nzalé, chef du service département du développement rural de Nioro.
La mission a également été l’occasion de discuter de la perspective d’un partenariat entre les centres de formation en machinisme agricole et les coopératives, afin de mutualiser les ressources et de renforcer les compétences locales.
« Nous espérons qu’à notre retour, dans deux ou trois mois, les résultats de ce que nous avons appris ici commenceront à se faire sentir, notamment à travers une meilleure organisation, une amélioration des services aux membres, la création d’emplois pour les jeunes et un appui renforcé aux femmes dans la transformation des produits », a ajouté El Hadj Bitèye de Foundiougne.
Cette mission s’inscrit dans le cadre du processus de mise en oeuvre du programme Conseil de services agricoles (CSA), qui vise à structurer et accompagner les organisations bénéficiaires pour une agriculture durable et performante.
