Sénégal: Bassirou Diomaye Faye – 'Le FMI doit presser le pas pour que nous sachions sur quel pied danser'

Dakar — Le Fonds monétaire international (FMI) doit « presser le pas » dans l’élaboration d’un nouveau programme de coopération avec le Sénégal, afin que le pays et ses autres partenaires « sachent à quoi s’en tenir », a dit le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, dans un entretien diffusé vendredi par France 24.
« Nous poursuivons notre trajectoire mais nous voulons que le FMI presse […] le pas, pour que nous sachions sur quel pied danser avec lui, afin que les partenaires qui attendent son signal pour continuer à travailler avec le Sénégal sachent aussi à quoi s’en tenir », a déclaré M. Faye.
Le dirigeant sénégalais, présent à New York depuis lundi pour la 80e Assemblée générale des Nations unies, était l’invité de l’émission « En tête-à-tête » de ce média de l’audiovisuel public français.
Le Fonds monétaire international a suspendu son programme de coopération avec le Sénégal en attendant les résultats d’un audit mené par le cabinet Forvis Mazars sur des déclarations jugées « erronées » des ex-dirigeants du Sénégal, concernant les finances publiques du pays.
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Dans un rapport publié en février 2025, la Cour des comptes du Sénégal a remis en cause les données relatives notamment à la dette du pays et au déficit budgétaire, entre 2019 et mars 2024.
À la question de savoir s’il s’attend à ce que les conclusions de l’audit de Forvis Mazars soient « pires » que celles de la Cour des comptes, M. Faye a répondu : « Nous avons déjà trouvé pire, parce que nous avons trouvé une dette de l’ordre de 73 % du PIB… »
Le déficit budgétaire s’élève à « près de 13 % » du PIB et la dette publique à « près de 119 % » du PIB, a-t-il dit en citant des statistiques officielles.
Les autorités sénégalaises n’ont pas fait faire cet audit pour le FMI, a précisé le chef de l’État, ajoutant que cette institution financière est « libre » de mener ses propres « démarches ».
« Nous l’avons fait pour la crédibilité des dirigeants que nous sommes, vis-à-vis de notre peuple, pour la crédibilité du Sénégal vis-à-vis de ses partenaires », a fait valoir M. Faye.
Selon lui, l’actuel parti au pouvoir, Pastef-Les patriotes, dirigé par le Premier ministre, Ousmane Sonko, avait déjà mis en garde le FMI par voie épistolaire, en 2018, contre le « dépassement » opéré sur « les ressources extérieures » du pays.
L’ex-parti d’opposition n’avait reçu aucune réponse du Fonds monétaire international, a dit Bassirou Diomaye Faye.



