Sénégal: une marche nationale organisée pour les victimes des troubles politiques entre 2021 et 2024

À Dakar, ils étaient environ 200 ce samedi 30 août à réclamer justice pour les victimes des répressions des manifestations de 2021 à 2024. Ces dernières avaient fait 66 morts selon Amnesty et plus de 80 d’après les autorités mais aussi des centaines de blessés et de prisonniers politiques. Dix-sept mois après l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, aucune procédure n’a encore abouti malgré leurs promesses. Les familles, elles, veulent que la page de l’amnistie soit définitivement tournée.

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Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois

La pluie battante n’a pas découragé les manifestants. Environ 200 personnes se sont réunies pour marcher et réclamer justice pour ceux qu’ils appellent leurs « martyrs ». Selon Amnesty International, 66 personnes ont perdu la vie lors des manifestations contre Macky Sall et plus de 80 selon les autorités sénégalaises. Un épisode traumatisant pour les Sénégalais, comme Coumba Gano Gueye. « À chaque fois que je voyais que l’on assassinait quelqu’un, j’avais mal. Je ne peux pas vous dire le nombre de fois où j’ai pleuré. C’est une première et ça doit aussi être la dernière. Ça ne doit plus jamais se reproduire », espère-t-elle. 

Le Premier ministre Ousmane Sonko avait promis que justice serait rendue, mais aujourd’hui, quasiment aucune enquête n’a été ouverte. « Les gens s’impatientent parce que les familles n’ont pas encore fait leur deuil. Ils ne savent pas exactement qui a tué leur fils. Moi, personnellement, je suis un ex-détenu politique. Comme j’ai l’habitude de le dire, tant qu’il n’y a pas eu justice, je ne serai pas tranquille », explique de son côté Ibader Thiam Sonko, ancien détenu et membre de l’organisation de la marche.

Le ministre de la Justice a demandé l’ouverture d’une enquête

Moussa Diakho a perdu un cousin en 2021. Pour lui, le gouvernement devrait faire plus pour que la justice avance et s’éparpille sur d’autres dossiers. « Ça me fait trop mal que l’on soit là aujourd’hui. On les a mis au pouvoir et aujourd’hui, on leur demande de faire justice et ils sont en train de faire des traques de bien mal acquis. Nous, on ne veut pas de ça. Les gens, là, ce sont des Sénégalais, ils sont vivants. Tôt ou tard, ils pourront les traquer. Mais ça, ça ne peut pas attendre », regrette-t-il. 

Fin juillet, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne a formellement demandé l’ouverture d’une enquête auprès du procureur général.

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