Sénégal: un Livre blanc pour «réhabiliter la vérité historique» sur le massacre de tirailleurs

Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a validé la poursuite de fouilles archéologiques pour lever le voile sur les zones d’ombres qui persistent autour du massacre de Thiaroye. Plus de 80 ans après le drame, le lieu de sépulture et le nombre de tirailleurs tués ne font pas l’objet d’un consensus. La France a reconnu 35 morts tandis que plusieurs chercheurs parlent plutôt de 400 personnes tuées. Le président sénégalais a fait cette déclaration alors qu’il recevait officiellement un livre blanc, fruit du travail scientifique d’un comité de chercheurs sénégalais chargé de rassembler un maximum d’informations sur ce massacre, depuis avril 2024. 

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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

Au Sénégal, c’est un épais Livre blanc qui a été remis par l’historien chercheur Mamadou Diouf au président Bassirou Diomaye Faye. Ce Livre est « le fruit d’un an et demi de compilation d’archives et de recherches pour que le Sénégal écrive sa propre histoire », a expliqué Mamadou Diouf sans rien révélé du contenu précis de ce Livre blanc. « Exhumer cette histoire entravée pour suivre plusieurs objectifs, rompre le silence, commémorer le massacre, établir les faits avec exactitude, produire nos récits et les partager », a-t-il ajouté.

Bassirou Diomaye Faye de son côté a salué le travail effectué, parlant d’une étape décisive dans « la réhabilitation de la vérité historique ». D’ores et déjà, le président du Sénégal a appelé à poursuivre les recherches. « J’ai validé la poursuite des fouilles archéologiques sur tous les sites susceptibles d’abriter des fosses communes. La vérité historique ne se décrète pas. Elle se découvre, excavation après excavation jusqu’à la dernière pierre », a-t-il expliqué.

Localiser et identifier le nombre précis des victimes

Des fouilles archéologiques sans précédent avaient commencé en mai dernier au niveau du cimetière de Thiaroye mais rien n’a filtré du résultat précis de ces fouilles. L’enjeu, plus de 80 ans après ce massacre colonial, est donc toujours de localiser et d’identifier le nombre précis des victimes et les conditions exactes de leur décès le 1er décembre 1944 où, lors de ce drame de la colonisation, des tirailleurs africains qui réclamaient leurs soldes de démobilisation ont été massacrés par l’armée française.

Mercredi, Bassirou Diomaye Faye a fait part d’une certaine amertume vis-à-vis de Paris. « La mise à disposition des archives en France n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances »  a-t-il dit.

Ce document [le Livre blanc, NDLR] représente bien plus qu’un simple rapport. C’est un récit par nous et pour nous-mêmes fondé sur des faits tangibles puisés dans des archives que nous détenons ici et en France.

Bassirou Diomaye Faye a fait part d’une certaine déception quand a la volonté de la France de mettre à disposition les archives sur ce drame

Léa-Lisa Westerhoff

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