Sénégal: un avocat du député Farba Ngom et de l’ex-ministre Moustapha Diop dénonce «l'arbitraire» de leur détention

Au Sénégal, le député d’opposition Farba Ngom est en détention depuis le 27 février 2025 et l’ancien-ministre Moustapha Diop depuis le 22 mai dernier. Ces deux proches de l’ancien président Macky Sall (2012-2024) sont soupçonnés dans des affaires financières. L’un de leurs avocats, maître Antoine Vey, dénonce « l’utilisation de l’appareil judiciaire pour faire de la politique ». Lui et ses collègues français ont mandaté un expert pour lister les abus dont seraient victimes les deux hommes politiques sénégalais.

Publié le :

2 min Temps de lecture

Au Sénégal, les avocats français du député-maire Farba Ngom et de Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des petites et moyennes industries sous la présidence de Macky Sall – tous deux en détention préventive pour des accusations, entre autres, d’escroquerie portant sur des deniers publics – ont annoncé avoir mandaté l’ancien président du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, Mads Andenæs, pour lister les abus dont leurs deux clients seraient victimes.

« Déjà, l’absence dans les deux dossiers qui nous ont intéressés plus précisément de toute notification de charge est une arrestation qui a eu lieu sans contrôle judiciaire effectif, surtout sans notification de droit, souligne Maitre Antoine Vey, au micro de notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff. En ce qui concerne Farba Ngom, ça a été plus de huit mois maintenant de détention sans voir un juge, sans voir un enquêteur, sans voir un procureur, et surtout une détention qui se déroule alors même que des experts médicaux ont dit que les dangers sur sa vie étaient effectifs dès lors qu’il était maintenu en prison, sans accès aux soins dont il aurait besoin ».

« Tous les signaux de l’arbitraire »

Il poursuit : « Le même constat, qui est celui qu’on dresse depuis plusieurs mois, c’est celui d’une judiciarisation assez évidente de la vie politique, ou plutôt l’utilisation de l’appareil judiciaire pour faire de la politique. Et ce qui conduit à des détentions qui sont extrêmement longues et dont on voit qu’elles ont tous les signaux de l’arbitraire. Et donc, c’est aussi un appel à leur remise en liberté la plus rapide possible. »

Le ministère sénégalais de la Justice n’a pu être joint jusqu’à présent pour commenter ces déclarations de Maitre Antoine Vey. Le 2 septembre dernier, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme avait demandé la libération provisoire de Farba Ngom pour raisons de santé.

À lire aussiSénégal: la Commission des droits de l’Homme demande la libération provisoire du député d’opposition Farba Ngom

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close