Sénégal: les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar suspendent leur grève

Au Sénégal, les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar suspendent leur grève. Après trois semaines de bras de fer avec les autorités et de manifestations pour réclamer le paiement de leurs bourses dont environ 8 000 étudiants sont privés depuis treize mois, les étudiants ont retrouvé leurs amphis en attendant de trouver un terrain d’entente avec les autorités universitaires. 

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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

À Dakar, au Sénégal, l’ambiance est de nouveau nonchalante à l’université Cheikh Anta Diop. Les blindés des forces de l’ordre ont quitté le campus la veille au soir. Aucun accord définitif n’a encore été trouvé, mais la décision a été prise de reprendre les cours pour éviter une année blanche.

« On a fait presque trois semaines sans faire cours, donc ce sera un peu compliqué si vraiment nous persistons face à un État qui n’écoute pas ses étudiants », explique Abdoulaziz Guisse, membre collectif amicales UCAD. « Eux-mêmes, ils se préparaient à fermer l’université ».

 

Pour Mbaye Biteye, président de l’amicale des étudiants de la faculté des sciences économiques et de gestion, la menace de fermeture pesait sur « l’avenir de beaucoup d’étudiants ». « L’autorité avait menacé les étudiants comme quoi, il va fermer l’université jusqu’à l’année prochaine et que, à cet instant-là, l’avenir de beaucoup d’étudiants sont menacés et que réellement, nous sommes là pour étudier ».

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La question des bourses, une attente prolongée

Du côté des étudiants, la demande de payer les 13 mois d’arriérés de bourse pour 8 000 étudiants en master vaut toujours, soit 515 000 FCFA par étudiant, mais pourquoi pas de façon échelonnée au vu des difficultés budgétaires du pays, comme l’explique Mbaye Biteye :

« Nous sommes conscients de ce qui se passe dans le pays. Raison pour laquelle nous avons dit à l’État sénégalais au moins d’essayer de payer sa part. Ça veut dire qu’il va payer une partie en janvier et il peut aller jusqu’au mois de juin pour payer ça de façon échelonnée par tranche ».

Du côté du gouvernement et de l’université, la proposition est de reporter le paiement à novembre 2026, ce que les étudiants jugent « trop tard » : « La vie est chère : tu as un problème pour te documenter, tu as un problème avec le transport. Tu as (toujours) un problème ! », s’exaspère Ali Thiam, étudiant en droit et blessé lors des manifestations de la semaine dernière. « Beaucoup ont 20, 21 ou 25 ans. À 25 ans, on ne peut pas continuer à demander de l’argent à la famille ». Les étudiants espèrent trouver un accord définitif avant Noël. Sinon ils promettent de se remobiliser.

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