Sénégal: le Premier ministre Ousmane Sonko lorgne déjà la présidentielle de 2029

Pour la deuxième fois depuis l’arrivée au pouvoir du Pastef en mars 2024, le chef du gouvernement sénégalais a fait part de son intérêt pour la prochaine présidentielle. « Rien ne peut m’empêcher d’être candidat ! », a-t-il lancé dimanche 7 décembre. Une déclaration qui intervient alors que la question de son éligibilité ressurgit dans le débat public et que le tandem au sommet de l’État bat de l’aile.

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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko déclare qu’il compte bien être candidat à la présidentielle de… 2029. Dimanche 7 décembre, le chef du gouvernement sénégalais a profité d’une journée en mémoire des victimes des manifestations survenues entre 2021 et 2024 pour apporter des précisions sur ses intentions pour les prochaines échéances électorales. « Rien ne peut m’empêcher d’être candidat ! », a-t-il lancé dans le cadre de l’événement organisé par sa formation, se voulant on ne peut plus clair : que ce soit pour la présidentielle, les législatives ou les locales, la décision d’y participer ou non lui revient à lui seul.

Depuis l’arrivée au pouvoir du Pastef en mars 2024, c’est la deuxième fois que le chef du gouvernement s’exprime ainsi publiquement sur ses ambitions pour la prochaine présidentielle. « Rien ne peut m’empêcher d’être candidat », avait il déjà déclaré une première fois au mois de juillet dernier dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

« Rassurer les militants du Pastef »

Pour le journaliste Assane Samb, cette déclaration d’Ousmane Sonko vise surtout « à rassurer les militants du Pastef » alors que la question de son éligibilité a ressurgi dans le débat public ces dernières semaines. En cause ? La décision prise par la Cour suprême de le condamner de façon définitive à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêt pour diffamation, en juillet dernier. Une condamnation qui, en première instance, lui avait valu d’être évincé de la course à la présidentielle en 2024…

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Si le Pastef se veut rassurant et affirme que la diffamation tombe sous le coup d’une loi d’amnistie adoptée l’an dernier, certains juristes estiment toutefois que ce n’est pas le cas, la Cour suprême ayant statué de façon définitive après l’adoption de cette loi. Quoi qu’il en soit, « personne ne peut dire qui sera candidat en 2029 », tempère un analyste politique, la désignation des participants au scrutin revenant au Conseil constitutionnel qui aura la charge de valider leurs candidatures en toute indépendance.

Mais si Ousmane Sonko a tenu une nouvelle fois à rappeler ses ambitions présidentielles, c’est peut-être aussi du fait des « tensions [actuelles] entre le président [Bassirou] Diomaye [Faye] et son Premier ministre », analyse de son côté le chroniqueur judiciaire Daouda Mine, ainsi qu’à l’existence d’un « différend » entre les deux têtes de l’exécutif. Récemment en effet, le chef de l’État a ravivé la coalition qui avait soutenu sa candidature en 2024, sans rien dire de ses propres intentions…

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