Sénégal: la presse mobilisée après l'interpellation de plusieurs journalistes

Après l’interpellation des journalistes Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall, tous deux libérés après plusieurs heures de garde à vue, les organisations de presse se sont réunies ce jeudi 30 octobre pour exprimer leur solidarité et dénoncer un climat de plus en plus inquiétant pour la liberté des médias.
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Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois
Le sit-in initialement prévu ce 30 octobre dans la capitale du Sénégal a été interdit par le préfet, mais les responsables des associations ont tout de même pris la parole publiquement. « Ils veulent contrôler les médias pour contrôler les esprits. Non au musellement de la presse ! Non à la censure ! »
La libération de Maimouna Ndour Faye de 7TV et de Babacar Fall de la RFM, interpellés pour avoir interviewé le patron de presse poursuivi par la justice sénégalaise Madiambal Diagne, est accueillie comme un soulagement dans le milieu des médias.
Mais pour Mamadou Ibra Kane, du CDEPS l’organisation du patronat de la presse, le climat reste très préoccupant et les pressions fortes. « Aujourd’hui, il faut que nous continuions de nous battre. Jusqu’à présent, le nouveau régime veut simplement la liquidation pure et simple de la presse privée. Ce nouveau régime-là, comme l’a confessé le Premier ministre lors de son voyage en Chine, veut créer un parti État. Un parti État ne passera pas au Sénégal. Nous n’allons pas revenir sur des conquêtes démocratiques ».
Même constat pour Mamadou Diagne, président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal. Il appelle à un sursaut collectif pour sortir la presse sénégalaise de la crise actuelle. « Cette forte mobilisation doit aussi servir de soutien aux journalistes. La situation de la presse au Sénégal, je pense que tout le monde la connait. Les jeunes reporters restent des mois sans salaire. Les patrons de presse demandent que l’aide à la presse soit débloquée. Elle doit être débloquée ».
Les associations de presse ont annoncé la création d’un front commun pour la défense de la liberté de la presse, avec une première assemblée générale prévue ce samedi 1ᵉʳ novembre.



