La police sénégalaise a sans doute réussi là un joli coup de filet. Jeudi 17 juillet, les forces de l’ordre ont arrêté un homme accusé d’avoir fait du chantage à la « sextape » (vidéo intime) sur des milliers de personnes pendant plus de six ans.
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Avec notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois
Depuis 2018, les plaintes n’ont cessé d’affluer à la division spéciale de la cybersécurité : les victimes sont près de 5 000, souvent jeunes, piégées par des vidéos intimes diffusées en ligne sans leur consentement.
Sur deux sites très fréquentés au Sénégal, un mystérieux « Kocc Barma » exposait ces images volées ou piratées, parfois à caractère pédopornographique. Puis, il contactait directement les personnes concernées, leur réclamant de l’argent en échange du retrait des vidéos. En moyenne, l’individu réclamait 300 euros. Une expérience traumatisante pour les victimes.
Ce chantage numérique a duré des années, car le cerveau présumé de cette opération avait pris soin de brouiller ses traces avec des VPN (réseaux privés virtuels) pour masquer son adresse IP, empêchant ainsi que l’on remonte à lui. Les enquêteurs ont lancé une traque patiente et méthodique, entre recoupements techniques et analyses des flux financiers, jusqu’à isoler une identité : El Hadj Babacar Dioum. L’homme de 38 ans a été interpellé jeudi 17 juillet à Dakar, dans son appartement.
Aujourd’hui, l’enquête se poursuit, car la division spéciale de la cybercriminalité estime que d’autres complices pourraient être impliqués dans ce business très lucratif. Le suspect sera présenté à un magistrat lundi 21 juillet.
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