Santé: les États-Unis signent un nouveau type de partenariat avec le Kenya, inquiétudes à Nairobi

Près d’un an après le démantèlement de l’USAID par l’administration Trump, les États-Unis ont signé un nouveau type d’accord avec le Kenya dans le domaine de la santé, jeudi 4 décembre. D’un montant de 2,5 milliards de dollars sur cinq ans, il prévoit notamment de financer des programmes de prévention et de traitement de maladies comme le VIH, le paludisme ou la tuberculose. Mais à Nairobi, le partage de données qu’il inclut avec Washington suscite la polémique…
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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
Un partenariat d’un nouveau type jugé « historique » : jeudi 4 décembre, Washington et Nairobi ont signé un accord de 2,5 milliards de dollars sur cinq ans en vue de financer des projets dans le domaine de la santé au Kenya. L’objectif est notamment de développer des programmes de prévention et de traitement de maladies comme le VIH, le paludisme ou encore la tuberculose.
Dans le détail, les Américains apporteront une contribution à hauteur de 1,7 milliard de dollars, les Kényans prenant en charge les 850 millions restants. « Chaque shilling, chaque dollar sera dépensé avec efficacité, efficience et transparence », a déclaré à ce propos le chef de l’État kényan, William Ruto.
Marquant l’entrée dans une nouvelle ère de la stratégie de santé mondiale de l’administration Trump depuis le démantèlement de l’USAID au début de l’année 2025, cet accord est aussi le premier d’une série que les États-Unis entendent passer avec d’autres pays du continent. Ces derniers viennent ainsi d’annoncer avoir également signé un protocole d’accord avec le Rwanda pour une coopération de 228 millions de dollars sur cinq ans – 158 millions investis par Washington, 70 millions par Kigali – dans le domaine de la santé.
« Suicide contractuel »
Reste qu’au Kenya, ce nouveau type de partenariat soulève de vives critiques. En cause ? L’accord de partage de données qu’il prévoit aussi avec Washington, ce qui fait craindre à de nombreux responsables et observateurs kenyans une fuite d’informations médicales confidentielles vers les États-Unis. « Quelles catégories de données vont être partagées ? », interpelle ainsi sur le réseau social X l’opposant politique Willis Otieno, alors qu’un éditorialiste du quotidien The Nation s’inquiète, lui, d’un tel « suicide contractuel ». Quant au lanceur d’alerte Nelson Amenya, il demande la publication complète des documents de l’accord.
Face à la polémique grandissante, l’ambassade des États-Unis au Kenya et le ministre kenyan de la Santé, Aden Duale, se veulent toutefois rassurants : seules les données « rendues non-identifiables et consolidées » seront partagées, assurent-ils.
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