Sam Bagayoko: «En tant que fils [de Mariam], c'est mon rôle de la soutenir»

Seule depuis la disparition de son mari Amadou, Mariam donnait un premier concert le 6 septembre 2025 à la Cité internationale de la langue française. C’est leur fils Sam Bagayoko, chanteur et guitariste, qui est venu l’épauler pour ses premiers pas sur scène sans son partenaire de près de 50 ans.
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Adrien Delgrange : Bonjour Sam Bagayoko. Vous êtes le fils d’Amadou et Mariam. Vous avez décidé, avec votre maman, Mariam, de remonter sur scène ce 6 septembre 2025. Comment la décision a été prise après le décès de votre père, Amadou, survenu en juillet dernier ?
Sam Bagayoko : Cette soirée est vraiment importante pour nous parce que deux ans avant le décès de papa, on faisait toute la tournée ensemble. Ils m’avaient intégré dans leur groupe pour que je chante une ou deux chansons. Dieu a ainsi fait, on ne peut rien contre cette volonté. Donc, ma maman a voulu remonter sur scène, vraiment, avec moi, parce que comme elle l’a dit, ça lui remonte le moral et ça la rassure. En tant que fils aussi, c’est mon rôle de la soutenir. On est très très très contents pour cette première soirée et un peu émus aussi.
Détaillez-nous un petit peu plus votre rôle. D’abord pour convaincre votre maman, l’aider à monter sur scène, mais aussi de jouer avec elle…
Je suis chanteur et guitariste mais je ne peux pas remplacer mon papa directement. Je suis le fils, donc il y a une très grande différence. Mais émotionnellement, j’essaie de boucher un petit trou quand même.
Dites-nous comment vous vous répartissez les rôles sur scène…
Il y a beaucoup de chansons que Mariam va chanter parce que c’est sa scène, ce n’est pas ma scène. Ce sont des chansons qu’ils ont composées ensemble avec papa. Donc, elle va essayer de chanter ça. Moi, je vais intervenir en tant que fils qui rend hommage au père.
Je vais interpréter deux titres qui faisaient partie de ses premières chansons lorsqu’il a commencé la musique. Il y a deux autres chansons mythiques que mon père chantaient aussi comme « Dimanche à Bamako » ou « Je pense à toi ».
Alors, malgré la disparition d’Amadou, un nouvel album sort au mois d’octobre ?
Oui, l’album était prévu avant sa disparition parce que tout le travail était déjà fait. C’était la date de la sortie qui n’était pas fixée. Sinon, tout est là. Maman a voulu maintenir cette sortie parce que les gens voulaient cet album, le dernier album, le dernier travail qu’ils ont fait ensemble. C’est vraiment important que les gens découvrent ça. Donc il faut sortir cet album-là.
Cet album s’intitule l’Amour à la folie, quels thèmes retrouvera-t-on ?
Comme d’habitude avec Amadou et Mariam : l’amour à la folie ! Ils parlent beaucoup d’amour dans leurs chansons et ils parlent de la joie, de l’union et de l’intégration les uns et les autres.
Il y a également quelques invités de marque comme Fally Ipupa !
Fally Ipupa a fait une belle prestation dans l’album. Ils ont fait une belle chanson. C’est quelque chose qui marque parce que l’Afrique centrale et le Mali, musicalement, ça tourne très bien.
Allez-vous accompagner Mariam sur la tournée qui l’emmènera notamment aux États-Unis ?
Pas forcément tout au long… Au début quand même. Je serai là pour l’épauler comme elle le veut. Il y aura peut-être quelques dates où je ne serai pas là. Nous verrons comment elle sera sur scène avec ses musiciens.
Allez-vous jouer au Mali ?
Oui, c’est prévu. Sûrement vers la fin de l’année, parce qu’en général, on est au Mali toutes les fins d’année, entre décembre et janvier. À ce moment-là, elle verra si après cette tournée, elle a la forme. Elle a dit « pourquoi pas », parce qu’elle aime jouer aussi là-bas. Donc c’est possible.
Vous aviez créé le groupe Smod. En 2010, vous parliez des dirigeants africains. « Parler beaucoup », « Manger l’argent » est-ce que quinze ans après ça a changé ?
Malheureusement, on est un peu déçu de cette situation. Ça n’a pas changé comme on voulait. Mais la jeunesse africaine s’est réveillée. C’est le plus important. Donc la jeunesse commence à prendre conscience qu’il ne faut rien attendre des dirigeants. Il faut se lever. Avec les nouvelles technologies et cette mondialisation, la jeunesse africaine prend de la force.
Et pour conclure, quelle est votre actualité musicale à vous ?
Pour le moment, je suis concentré sur l’accompagnement de ma maman. J’avais prévu de sortir un album, mais je vais l’accompagner d’abord. Après, je verrai pour ma carrière personnelle.