Référendum en Guinée: l'UJPLA s'inquiète pour la couverture médiatique de la campagne électorale

En Guinée, la campagne pour le référendum constitutionnel s’ouvre ce dimanche 31 août. Le président de la Haute autorité de la communication, Boubacar Yacine Diallo, a recommandé, jeudi 28 août, aux médias d’« éviter de recevoir des entités non reconnues par l’État ou en conflit avec la loi », sans pour autant l’interdire formellement. Ceci, dans un contexte où trois des principaux partis politiques d’opposition ont été suspendus par les autorités, une sortie dénoncée par l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA).

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Pour le président de l’Union des journalistes, Yao Noël, cette déclaration n’est pas anodine. Elle coïncide directement avec l’ouverture de la campagne du référendum. « C’est une décision incompréhensible, d’autant plus que la charte de la transition elle-même permet à tout le monde de pouvoir s’exprimer. Cette décision va empêcher le vrai débat, explique-t-il. Selon nos membres, même des techniciens ou des journalistes qui font des émissions peinent à avoir des invités qui n’osent plus se présenter dans les studios de peur d’être enlevé vers des destinations inconnues, comme notre collègue, le journaliste Habib Marouane Camara, qui a été enlevé depuis plus d’un an et dont la famille est restée sans nouvelle. Aujourd’hui, des journalistes s’enferment dans un studio pour faire des émissions de peur que des hommes débarquent à l’improviste pour les enlever. Tout cela, c’est un climat qui n’est pas favorable au débat réel et à la démocratie », termine Yao Noël. 

Par ailleurs, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples s’inquiète, elle aussi, d’un débat démocratique réduit au silence à l’approche du scrutin du 21 septembre. De son côté, l’opposition accuse le général Mamadi Doumbouya de vouloir confisquer le pouvoir à travers ce référendum et appelle à manifester à partir du 5 septembre.

Après concertation avec les acteurs de la presse privée guinéenne et une assemblée en plénière, la Haute autorité de la communication a publié sa décision : il est demandé aux médias de veiller au respect du principe de l’accès équitable aux deux tendances, que ce soit pour le « oui » ou pour le « non ».

Les émissions interactives ne sont interdites, mais elles « doivent empêcher la propagande en faveur de l’une des tendances. »

Enfin et surtout, cette décision n’interdit pas aux médias privés guinéens de donner la parole aux partis d’opposition qui ont été suspendus.

 

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