Référendum constitutionnel en Guinée: partisans du «oui» et du «non» convoquent l’histoire pour convaincre

Alors que la campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre se poursuit dans le calme en Guinée, plusieurs acteurs politiques ont fait connaître leur position. Côté gouvernemental, le Premier ministre Bah Oury a lancé la campagne en appelant à voter pour le « oui », le 31 août. Du côté de l’opposition en revanche, Faya Millimono, le président du Bloc libéral, a appelé à voter « non » lors d’une conférence de presse, ce lundi 1er septembre.
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Avec notre correspondant à Conakry, Tangi Bihan
À la Maison de la presse de Conakry, la capitale de la Guinée, Faya Millimono égrène les raisons pour lesquelles son parti appelle à rejeter le projet de Constitution. Il estime que les pouvoirs du président seront trop élargis et que sept ans de mandat représente une durée trop longue. Surtout, cette Constitution autorise l’actuel chef de l’État, Mamadi Doumbouya, à se présenter alors qu’il avait juré de rendre le pouvoir à la fin de la transition ouverte après le coup d’État du 5 septembre 2021. « C’est une Constitution qui consacre le parjure, c’est une Constitution qui banalise le serment », lance Faya Millimono.
Référence historique
Et celui-ci de renvoyer les Guinéens au référendum contre le projet de Communauté française du général De Gaulle qu’ils avaient massivement rejeté il y a plus de 60 ans : « En 1958, c’est un général qui vous avait proposé une Constitution. En septembre de cette année 2025, c’est un autre général qui vous propose une autre Constitution. En 2025, faites donc comme vous aviez fait en 1958 ».
Dans son allocution télévisée diffusée dans la soirée du dimanche 31 août, le Premier ministre Bah Oury s’est lui aussi appuyé sur cette référence historique pour appeler les Guinéens à voter pour la nouvelle Constitution : « Comme en 1958, nous avons aujourd’hui l’opportunité de tourner la page des incertitudes pour en ouvrir une autre marquée par l’unité, la réconciliation et la confiance en notre avenir. Le 21 septembre, nous vous invitons, partout en Guinée et dans la diaspora, à vous mobiliser pour le « oui » ».
Le président de la transition, Mamadi Doumbouya, n’a, lui, pas encore pris la parole.
Une coalition d’opposition veut manifester le 5 septembre
Par ailleurs, les Forces vives annoncent avoir officiellement déclaré aux communes de Conakry concernées leur intention de manifester ce vendredi 5 septembre. Cette coalition regroupant notamment les partis d’opposition suspendus comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ou le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), annonce vouloir marcher du rond-point de la Tannerie jusqu’à Hamdallaye. Pour rappel, les autorités ont interdit les manifestations depuis mai 2022.
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