RDC: un arrêté suspend la transformation de la production artisanale de cuivre et de cobalt

Après avoir imposé un embargo, puis des quotas sur les exportations de cobalt, pour faire remonter les prix mondiaux, la République démocratique du Congo suspend les activités des raffineurs qui s’approvisionnent en minerai de cuivre et de cobalt extraits de manière artisanale. Par cette mesure, les autorités de Kinshasa souhaitent en particulier mettre fin à l’envahissement des gisements industriels par les creuseurs artisanaux.
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L’arrêté du 19 décembre est signé par le ministre congolais des Mines, Louis Kabemba Watum. Il suspend « à titre conservatoire et préventif les activités de toutes les entités de traitement des substances minérales issues de l’exploitation minière artisanale de la filière cupro-cobaltifère, sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo ».
« Certaines entités de traitement », justifie l’arrêté, « s’approvisionnent en minerais provenant de périmètres miniers sans leur autorisation (…) Ces transactions illicites », poursuit le texte, « sont à la base du phénomène d’envahissement des périmètres miniers par des exploitants clandestins comme par des coopératives minières agréées. »
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Les unités de traitement en question, principalement asiatiques, sont perçues comme « des blanchisseries des minerais », reconnaît Jean-Pierre Okenda, le directeur exécutif de la Sentinelle des Ressources naturelles, une ONG de droit congolais spécialisée dans la gouvernance du secteur.
« Leur suspension va faire en sorte que les creuseurs qui envahissent les concessions, avec la complicité accrue, » observe-t-il, « des autorités provinciales et des forces de sécurité, ne puissent pas trouver de revendeurs. »
Une commission ad hoc sera chargée de contrôler l’approvisionnement de ces unités de traitement. En attendant, leur suspension aura un impact social pour la centaine de milliers de creuseurs artisanaux. Ils fourniraient entre 5% et 15% de la production congolaise de cuivre et de cobalt.
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