RDC: l’opposition à Kinshasa reste discrète sur la création de la plateforme de Joseph Kabila

Après deux jours de discussion à Nairobi, une partie de l’opposition congolaise a lancé le 16 octobre, une nouvelle plateforme, Sauvons la République démocratique du Congo (RDC), avec à sa tête l’ex-président Joseph Kabila. Cette nouvelle plateforme rassemble des forces politiques avec des opposants comme Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo, Seth Kikuni ou encore André Claudel Lubaya, ainsi que Bienvenu Matumo pour la société civile. Une initiative assez peu commentée par le reste de l’opposition, d’autant que son leader est actuellement en exil et a été condamné à mort par contumace par la justice congolaise.
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Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi
« Cela ne nous concerne pas, chaque Congolais a le droit de s’organiser comme il le souhaite », explique Prince Epenge, de Lamuka. Et ce proche collaborateur de Martin Fayulu de préciser, concernant l’appel au rassemblement de Sauvons la RDC : « Nous n’avons jamais cru ni au projet de Kabila, ni au kabilisme, donc nous n’allons pas les rejoindre. »
Pas d’adhésion non plus du côté de la plateforme de Jean-Marc Kabund. Moïse Katumbi, qui avait été convié, lui, ne s’est pas encore exprimé. Le parti Ensemble n’a finalement pas envoyé de représentant à Nairobi et ce samedi, il doit se réunir pour adopter une ligne directrice. Pas de positionnement clair non plus du côté des autres figures de l’opposition tels Delly Sessanga ou le docteur Denis Mukwege.
« Les ténors de l’opposition ne veulent pas d’un leadership qui pourrait les emprisonner »
Comme à chaque sortie de l’ancien président Kabila, l’opposition reste donc plutôt discrète. « Ses ténors ne veulent pas aujourd’hui s’aligner dernière un leadership qui pourrait les emprisonner, même s’ils ont un ennemi en commun, estime le politologue Christian Moleka. Nous sommes encore trop loin de la présidentielle de 2028 ».
Une chose en tous les cas aujourd’hui rassemble cette opposition : c’est l’appel au dialogue inclusif et son soutien à l’initiative des Églises catholique et protestante.
Toutes les critiques formulées ne sont pas vraies, parce que, aujourd’hui, Kabila ne peut pas parler de la démocratie, encore moins utiliser le slogan Sauvons le Congo. Parce que sous son temps, soit disant de la démocratie, prononcer les mots de «sauver le Congo» était considéré comme un acte de haute trahison. Aujourd’hui, le peuple est éveillé. Le peuple n’est pas dupe. Le peuple sait qu’on ne construira jamais l’avenir avec le criminel, avec le sanguinaire, avec des gens qui ont détruit ce pays. Donc, l’UDPS n’est pas agitée par cette déclaration épidermique faite par les opposants. Certes, nous allons mobiliser nos populations, nos troupes, pour que nous défendions la souveraineté et la dignité, mais aussi le président de la République qui est porteur de cette vision d’un Congo grand, uni et prospère.
Christian Lumu, cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social, la parti présidentiel
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