En République démocratique du Congo (RDC), les subventions sur les prix du carburant pèsent lourdement sur les finances publiques, selon un rapport de la Banque mondiale publié cette semaine. L’objectif affiché par Kinshasa est de maintenir un prix bas à la pompe pour les consommateurs, mais l’impact sur l’économie et les finances publiques est préoccupant, selon l’institution. Un mois plus tôt, le FMI avait déjà pointé la mesure dans le même sens.
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Selon la Banque mondiale, les subventions directes au carburant ont coûté environ 300 millions de dollars à l’État de RDC en 2024. D’après les chiffres transmis par le gouvernement au FMI, 288 millions de dollars ont été remboursés en 2024 au titre d’arriérés partiels datant de 2023. Et près de 270 millions supplémentaires ont été versés en 2025 pour solder la dette restante de 2023, ainsi que les créances des deux premiers trimestres de 2024. Ces deux plus gros remboursements ont été effectués via deux prêts bancaires syndiqués : 145 millions de dollars débloqués en février 2024, et 214 millions en novembre 2024.
À cela s’ajoute un manque à gagner fiscal estimé à 86,8 millions de dollars par an, soit environ 0,1 % du PIB, selon les autorités citées par la Banque mondiale.
L’institution note l’existence d’un cadre réglementaire pour ajuster les prix des carburants en fonction des coûts. Mais ce cadre, reconnaît-elle, n’est pas pleinement appliqué, ce qui maintient les prix à un niveau artificiellement bas et alourdit les dépenses publiques.
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Un manque de transparence
Autre problème : le manque de transparence. Les discussions du comité chargé de fixer les subventions ne sont pas rendues publiques, et le paiement des créances aux compagnies pétrolières reste long et incertain.
Pour sa part, le gouvernement promet de rationaliser les subventions et de renforcer la transparence, notamment à travers le Comité de réglementation des prix des produits stratégiques mis en place en février 2023.
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